Vingt jours après que Frédérick Silva eut annoncé avoir approché, en vain, près de 200 avocats pour le représenter, deux criminalistes se sont manifestés pour défendre l’ancien tueur à gages du crime organisé devenu collaborateur de police.

L’un de ces avocats s’est manifesté après la publication d’un article de La Presse paru le 28 octobre dernier alors que l’autre est un permanent de l’Aide juridique basé dans la ville de Québec qui a été approché par les responsables de la Commission des services juridiques du Québec.

Le premier a eu des communications avec Frédérick Silva et s’est donné un mois pour prendre une décision alors que le second pourrait prendre le dossier mais pas avant la fin janvier, ce qui est un peu loin au goût du juge Marc David de la Cour supérieure.

« J’insiste pour qu’il y ait au moins une communication préliminaire entre M. Silva et cet avocat avant janvier. Il y va de l’intérêt de tout le monde que le dossier avance et on est rendu à un stade très avancé. C’est la première fois au moins qu’on a du concret et que des noms sont avancés », a déclaré le juge David.

Ce dernier a également décliné en salle de cour vendredi après-midi les noms de quatre d’avocats d’expérience pour lesquels il a dit avoir beaucoup de respect. Un d’entre eux toutefois a déjà été approché par Frédérick Silva, sans succès.

La cause a été reportée au 7 décembre prochain et il se pourrait qu’à cette date, on officialise le nom d’un avocat qui aura accepté de prendre le dossier de l’ancien tueur.

Ondes de choc dans le milieu criminel

Silva, 42 ans, a été condamné à la prison à vie sans admissibilité à une libération conditionnelle avant 25 ans pour les meurtres de trois hommes commis à l’automne 2018, et pour une tentative de meurtre commise contre le chef de clan de la mafia Salvatore Scoppa en février 2017.

Il a aussi été déclaré coupable du meurtre au second degré d’un client d’un bar du centre-ville de Montréal, Daniel Armando Somoza-Gildea, en mai 2017 mais la peine n’a pas encore été prononcée.

À la fin du mois de juin, Frédérick Silva a toutefois commencé à collaborer avec la police.

Il est actuellement au cœur d’une importante enquête menée par des enquêteurs des Crimes majeurs et de la Division du crime organisé du Service de police de la Ville de Montréal, et des Crimes contre la personne de la Sûreté du Québec.

Il a cependant encore besoin d’un avocat pour débattre de la durée de la période d’inadmissibilité à une libération conditionnelle pour le meurtre de M. Somoza-Gildea.

De plus, au moment où ses anciennes avocates ont cessé de le représenter, une requête en divulgation de preuve était active et la réouverture d’une requête pour abus de procédures toujours possible.

Simultanément, Silva a également amorcé des démarches auprès de la Cour d’appel relativement aux verdicts rendus contre lui pour ses trois assassinats commis en 2018 et la tentative de meurtre contre Scoppa.

Par ailleurs, l’un des procureurs qui étaient au dossier depuis le début, MAntoine Piché, a été nommé juge à la Cour du Québec jeudi et c’est son ancienne partenaire, MNathalie Kléber, du Bureau de la Grande criminalité et des Affaires spéciales, qui tient le fort pour la suite des choses.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.