Terry Oligny, le conjoint de Donna Callahan qui est morte après avoir été retrouvée gravement blessée dans une résidence de Saint-Jean-sur-Richelieu, samedi, a plaidé lundi non coupable à l’accusation de meurtre au deuxième degré qui pèse contre lui.

C’est ce qu’a confirmé son avocat, MMatthew S. Shadley, lors d’une audience tenue en matinée au palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu. Joint au téléphone, le juriste a d’ailleurs expliqué avoir été en mesure de recevoir « une partie de la preuve » dans le dossier.

La prochaine comparution de Terry Oligny est prévue le 21 décembre, afin que la défense puisse justement prendre connaissance du reste de la preuve. À cette date, le juge devrait aussi fixer un moment pour tenir l’enquête sur la remise en liberté de l’accusé.

« On est vraiment juste au début du dossier », a résumé MShadley, ajoutant que dans un dossier de meurtre, l’audition sur remise en liberté doit avoir lieu à la Cour supérieure, alors que « pour l’instant », le dossier chemine plutôt devant la Cour du Québec. « S’il y a une enquête sur remise en liberté, ce sera à la Cour supérieure dans une procédure à part », a encore évoqué l’avocat.

Samedi dernier, en après-midi, la police locale s’était rendue à une résidence située sur la rue Dicaire, après avoir reçu un appel au 911 d’un citoyen qui s’inquiétait de l’absence d’un proche.

Dès leur arrivée, les patrouilleurs y ont trouvé Donna Callahan grièvement blessée l’intérieur de la résidence. Elle a ensuite succombé à ses blessures à l’hôpital. Sur place, la police a procédé à l’arrestation de Terry Oligny. L’enquête a ensuite été transférée à la Sûreté du Québec (SQ).

« De nombreuses questions »

Âgé de 64 ans, Terry Oligny n’a aucun antécédent judiciaire. Il avait déjà comparu une première fois dimanche après-midi par visioconférence au palais de justice de Montréal, vêtu d’un simple t-shirt blanc et sans menottes.

Donna Callahan, qui était âgée de 69 ans, était bien connue dans le petit milieu anglophone de Saint-Jean-sur-Richelieu après avoir travaillé pendant plus de 20 ans à la St. Johns Elementary & High School, où elle occupait le poste de responsable du service de garde. Retraitée depuis peu, elle y aidait toujours pour servir les dîners aux enfants en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

« Sa mort va laisser de nombreuses questions, particulièrement pour les enfants », a d’ailleurs regretté la directrice de l’école, Colleen Lauzier, dans un courriel envoyé aux parents dimanche, confirmant du même coup la mise sur pied d’un programme d’assistance pour les élèves et le personnel.

Terry Oligny, lui, était président du syndicat de la rue en terre battue où résidait le couple, en périphérie de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Rappelons qu’une autopsie doit être pratiquée sur le corps de la victime afin de déterminer les causes du décès. Le meurtre de Donna Callahan est le 14féminicide présumé à se produire dans la province depuis le début de l’année.

Avec Vincent Larin et Léa Carrier