(Québec) Après avoir gardé le suspense, la défense a finalement annoncé qu’Harold LeBel allait témoigner à son procès pour agression sexuelle.

Le quatrième jour du procès de l’ancien député du Parti québécois a tourné court quand la Couronne a annoncé sa décision de ne pas faire entendre son troisième et ultime témoin. Il s’agissait de la collègue de la plaignante, qui se trouvait avec elle ce soir d’octobre 2017 dans le condo de M. LeBel.

La preuve de la Couronne, qui a fait entendre un technicien en scène de crime de la Sûreté du Québec ainsi que la plaignante, est donc close. La défense ne fera entendre que M. LeBel. Le jury devrait donc délibérer dès jeudi ou vendredi prochains.

Lors de la deuxième journée des audiences, mardi, la plaignante avait raconté la « nuit interminable » qu’elle dit avoir subie en octobre 2017 chez l’ex-politicien. Elle se trouvait alors à Rimouski pour le travail et avait été hébergée, avec une collègue, chez M. LeBel.

Elle a raconté comment l’homme de 60 ans, de plusieurs décennies son aîné, avait soudainement tenté de l’embrasser, puis avait défait son soutien-gorge malgré ses protestations. Puis, durant la nuit, M. LeBel serait venu se coucher auprès d’elle dans un lit escamotable, où elle raconte avoir été touchée aux fesses et à l’anus. Elle dit avoir été immobile, tétanisée durant de longues heures qui lui ont paru « interminables ».

La défense avance que ce n’est pas arrivé

Mercredi, l’avocat d’Harold LeBel a tenté de soulever des incongruités dans le témoignage de la victime. « Donc, vous auriez pu aller à l’hôtel et vous avez décidé de ne pas y aller ? », a demandé MMaxime Roy, notant que son déplacement était pour le travail et qu’elle aurait pu se faire rembourser une chambre.

Il lui a aussi demandé pourquoi elle n’avait pas tenté de réveiller son amie endormie dans l’appartement de M. LeBel, après la première tentative de baiser, mais avant les attouchements allégués dans le lit.

« C’est facile après les faits… Mais moi, au moment où il quitte devant la porte, je me dis : c’est terminé. Il a compris le message », dit-elle.

La plaignante a expliqué que l’accusé aurait dû aller se coucher dans son lit à lui, où était couchée l’amie et collègue de travail de la plaignante. « Et elle, elle allait se lever et se coucher dans le lit escamotable. » Mais c’est finalement M. LeBel qui a demandé à venir se coucher auprès d’elle.

« Je suggère que M. LeBel ne vous a jamais caressé les fesses ni inséré son doigt dans votre anus », a lancé MRoy. « C’est faux », a-t-elle répondu.

Les 14 jurés — 10 femmes et 4 hommes — devront décider si Harold LeBel est coupable d’agression sexuelle. M. LeBel maintient son innocence.