La famille de Marilyn Bergeron, qui manque à l’appel depuis février 2008, espère que le témoignage d’un homme disant l’avoir accueillie chez lui en décembre 2009, dans une petite municipalité de l’Est ontarien, permettra de délier les langues et d’élucider la disparition.

Les parents de la disparue, Michel Bergeron et Andrée Béchard, ont tenu un point de presse, vendredi matin, en compagnie de l’avocat Marc Bellemare et du témoin en question, à Hawkesbury, ville située à la frontière du Québec.

Guy Salicco a raconté que Marilyn Bergeron avait sonné chez lui, lors d’une nuit pluvieuse. Elle était trempée, avait froid et était en pleurs. La femme originaire de Québec cherchait alors la rue Chamberlain à Hawkesbury.

M. Sallico et sa conjointe l’ont invitée à l’intérieur de leur résidence où elle a passé un coup de fil, mais sans réponse. Marilyn Bergeron est repartie au bout d’environ 15 minutes, refusant un accompagnement jusqu’à la rue Chamberlain, a relaté M. Salico.

« Nous pouvions voir qu’elle n’était pas sous l’effet de la drogue ou de l’alcool. Elle était très normale », a-t-il mentionné.

Ce n’est que plus tard, en voyant des images sur le web, qu’il a réalisé qu’elle était recherchée et qu’il a alerté les autorités policières.

Son témoignage s’ajoute à une vingtaine de signalements crédibles faits dans cette région de l’est de l’Ontario en 2009 et 2010, a indiqué Me Bellemare, qui a été ministre de la Justice et procureur général du Québec au début des années 2000.

Selon lui, cela « prouve que Marilyn était vivante en décembre 2009 et elle est possiblement, probablement encore vivante quelque part, ou sinon, il est arrivé quelque chose ».

« Il y a des hypothèses d’assassinat ou de suicide qui peuvent être écartées définitivement à partir de l’information que M. Salico nous donne », a-t-il spécifié en entrevue à La Presse Canadienne.

En rendant publique l’histoire de M. Salico, Me Bellemare souhaite que d’autres Ontariens se manifestent afin de retracer le parcours de Marilyn Bergeron dans la province au cours des 15 dernières années.

Un point de presse tenu en 2017 sur l’affaire avait permis d’obtenir une cinquantaine de signalements, a fait valoir Marc Bellemare.

Mme Béchard a invité toutes les personnes ayant de l’information à « sortir du silence et de rompre (leur) secret afin de nous soulager de 15 ans de souffrance due à l’absence de notre fille Marilyn ».

Elle a toujours espoir de retrouver sa fille en vie, « mais avec une réserve ». « Parce qu’il faut être aussi réaliste, on peut l’avoir perdue », a affirmé Mme Béchard.

La famille est sans nouvelle de Marilyn Bergeron depuis le 17 février 2008, lorsque la jeune femme, alors âgée de 24 ans, est sortie de chez ses parents pour prendre une marche, leur a-t-elle dit.

L’enquête policière a jusqu’ici déterminé qu’elle s’était rendue dans un guichet automatique de Québec et qu’elle a ensuite effectué une transaction dans un restaurant de Saint-Romuald, sur la Rive-Sud.

Le jour de sa disparition, Marilyn Bergeron avait les cheveux bruns et un tatouage de cheval sur le thorax, du côté droit. M. Salico a toutefois décrit que la disparue avait les cheveux blonds lorsqu’elle a cogné à sa porte en 2009.

Me Bellemare rappelle qu’un évènement survenu au début de 2008 aurait bouleversé la jeune femme et l’aurait amenée à quitter Montréal pour revenir au domicile familial pendant quelque temps. Elle se sentait alors menacée et pourchassée, selon les informations de la mère.

Toute personne ayant de l’information peut contacter de façon confidentielle le cabinet d’avocats de Marc Bellemare au 418-681-1227, ou encore communiquer avec les services de police de Québec ou provinciale de l’Ontario.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.