Arrêté près de 10 ans plus tard pour avoir violé une femme devant son fils de 4 ans, un homme de 41 ans a été condamné mardi à cinq ans et demi de prison. Mohamed Chaouachi a commis des gestes « purement gratuits », selon la juge.

En août 2008, l’agresseur s’est introduit dans la chambre d’hôtel de la victime alors âgée de 25 ans. Il la menace d’un geste d’égorgement alors que le garçon de 4 ans est toujours dans la chambre. Mohamed Chaouachi a brutalement traîné la jeune femme dans la salle de bain pour la forcer à lui faire une fellation.

La victime s’est cassé les dents en trébuchant, alors que l’agresseur s’est rendu dans la pièce adjacente pour lui voler 300 $ avant de prendre la fuite.

La jeune femme était « paralysée par la peur », a précisé la juge Mylène Grégoire mardi après-midi au palais de justice de Montréal. Le fils de la victime a été témoin de gestes violents décrits par la juge comme « purement gratuits ».

Une concordance entre le profil génétique de l’accusé et l’ADN retrouvé dans la substance issue du rinçage buccal de la victime a permis l’arrestation de Mohamed Chaouachi huit ans après les faits.

En novembre 2020, l’homme maintenant âgé de 41 ans a été déclaré coupable d’agression sexuelle, de menaces de causer la mort et de vol qualifié.

Mohamed Chaouachi, qui possède un statut de résident permanent au Québec, devra purger une peine de 5 ans et demi. La Couronne réclamait une peine de 10 ans d’emprisonnement, alors que la défense suggérait seulement deux ans de détention.

Au procès en novembre 2020, Mohamed Chaouachi avait expliqué à la cour que la victime était une escorte avec qui il avait rendez-vous à l’hôtel. Il a prétendu que la victime était consentante.

Cette version des faits n’a pas convaincu le tribunal puisque « l’accusé se souvient presque exclusivement des éléments qui tendent à le disculper. »

L’agresseur a raconté s’être rendu compte de la présence de la présence de l’enfant après les faits.

Mais en réalité, la victime était une mère de famille qui revenait de l’aéroport de Montréal avec son jeune fils. Elle avait passé la nuit dans un motel, car elle avait manqué le dernier autobus en direction de Québec.

Âgée de 25 ans au moment des évènements, elle estime « avoir perdu les plus belles années de sa vie » et celles de son enfant. Leur relation mère-fils s’est rapidement détériorée et elle a développé un trouble alimentaire.

« En menaçant la victime d’un geste d’égorgement, l’accusé a instauré un climat de terreur pour être certain d’arriver à ses fins », note la juge Grégoire comme facteur aggravant. Il a également exposé un enfant de 4 ans à une scène brutale et violente, souligne-t-elle.

« Il est facile d’imaginer l’ampleur de la détresse de l’enfant devant cette scène qui le laissait, vu son âge, dans l’incompréhension totale. Lors de son témoignage au procès, il se souvient du visage de sa mère après les faits », soutient la juge.