Reconnu coupable l’an dernier d’attentat à la pudeur pour des gestes posés dans les années 1970, l’ancien comédien Edgar Fruitier devra prendre le chemin de la prison d’ici lundi prochain, malgré son âge avancé, pour y purger sa peine de six mois d’emprisonnement.

C’est ce qu’a tranché un panel de trois juges de la Cour d’appel dans une décision publiée lundi.

Comédien et animateur admiré pour sa brillante carrière au théâtre et à la télévision, Edgar Fruitier a été déclaré coupable en 2020 de deux chefs d’accusation d’attentat à la pudeur. L’artiste a mis la main sur le pénis d’un adolescent à trois occasions en 1974 et en 1976, alors que le garçon avait 15, puis 17 ans, geste pour lequel il a été condamné à une peine d’emprisonnement de six mois.

En imposant une telle peine d’emprisonnement, le juge Marc Bisson avait alors mis en application les principes de l’arrêt Friesen. Cette décision récente de la Cour suprême vise à protéger les enfants en durcissant notamment les peines à l’égard des agresseurs d’enfants. Elle précise aussi qu’un attouchement sexuel constitue une agression sexuelle.

Un enfant au sens de la loi

En appel, l’avocat d’Edgar Fruitier avait plaidé que sa victime n’était pas un « enfant au sens de la Loi » dans les années 1970, même s’il avait 15 ans lors de la première agression, étant donné que l’âge du consentement sexuel était fixé à 14 ans.

Or, un adolescent de moins de 18 ans est malgré tout considéré comme un enfant dans le sens de l’arrêt Friesen, ont tranché les juges de la Cour d’appel.

« En s’inspirant de l’arrêt Friesen et en se fondant sur la compréhension actuelle des violences sexuelles faites aux enfants, le juge de première instance a correctement abordé la question de la détermination de la peine dans le cas de l’appelant », écrit le juge Yves-Marie Morissette dans sa décision.

Ce dernier a également rejeté l’autre argument avancé par l’avocat d’Edgar Fruitier comme quoi son client est trop âgé et trop malade pour purger sa peine derrière les barreaux.

Avec Louis-Samuel Perron, La Presse