(Québec) Le juge Richard Grenier a choisi mercredi de suspendre le procès du tueur au sabre du Vieux-Québec pour éviter un avortement, alors que le jury est frappé par la sixième vague de COVID-19.

Le jury a perdu un premier membre au retour de la pause du midi mardi. Une femme avait contracté la COVID-19. Le juge Grenier a alors décidé de poursuivre sans elle. Elle a donc été éjectée de facto du jury.

Puis, coup de théâtre mercredi matin : au troisième jour seulement, le magistrat a annoncé qu’un second juré avait été déclaré positif au virus. Si le juge poursuivait les audiences, il excluait donc un second juré et le jury se serait retrouvé avec 10 membres, soit le seuil minimal pour éviter un avortement de procès.

Le juge de la Cour supérieure a donc décidé de suspendre le procès de Carl Girouard jusqu’à mardi. « Ça fera en sorte qu’on ne perdra pas un juré de plus », a noté le juge Grenier, notant que la période d’isolement minimale est de cinq jours.

« Je vous remercie d’avoir accepté de remplir ce devoir de citoyen, un devoir un peu plus difficile à remplir dans les circonstances », a noté le juge Grenier en s’adressant aux jurés. « On va faire face à la tempête et terminer ce procès-là ensemble. »

Les 12 jurés initiaux étaient tous vaccinés. Le juge avait même rejeté une candidate jurée non vaccinée afin de protéger les autres, disait-il.

En suspendant le procès, le magistrat fait le pari que les 11 membres restants reviendront du congé pascal avec des tests négatifs et que le procès pourra reprendre. On saura mardi si c’est le cas.

Le juge a par ailleurs invité les avocats à multiplier les admissions pour accélérer le procès, prévu de quatre à cinq semaines. Mardi, la Couronne a présenté deux témoins policiers, qui ont retracé le parcours de Girouard le soir de l’attaque du 31 octobre 2020.

Rappelons que l’accusé a déjà admis avoir tué deux passants innocents avec un sabre ce soir-là, et reconnaît en avoir blessé cinq autres. Il plaide la non-responsabilité pour cause de troubles mentaux.

« Il y a des admissions. Par exemple, le policier qui est venu nous parler du trajet de l’accusé [mardi], tout ça aurait pu prendre cinq minutes », a dit le juge.

« Je ne veux pas faire ça en catastrophe. Mais je veux faire ça le plus vite possible et qu’on mette toutes les chances de notre côté. »

La semaine prochaine, l’interrogatoire policier de Carl Girouard pourrait être présenté à la cour. La Couronne veut aussi faire entendre un neuropsychologue et un psychiatre. La défense ne présentera pas sa preuve avant deux semaines au moins.