La fillette de Granby a tenté de s’enfuir, au beau milieu de la nuit, quelques heures avant d’être retrouvée inconsciente. Un voisin de la victime a témoigné au sixième jour du procès de la belle-mère de l’enfant, accusée de meurtre au deuxième degré et de séquestration.

Dans la nuit du 28 au 29 avril 2019, Richard Samson a entendu la sonnette de sa porte, à 1 h 40. L’homme a d’abord pensé que son fils avait oublié ses clés. Quand il a ouvert la porte, il n’y avait pourtant personne, a-t-il raconté aux 14 jurés.

« J’ai ouvert la porte. J’ai entendu des petits bruits, mais ce que j’ai entendu, en gros, c’est : ‟Richard, c’est [nom de la victime] qui s’est échappée de sa chambre. Ça fait cinq minutes que je cours après. » Les paroles venaient de [nom de l’accusée] », a expliqué Richard Samson. Des ordonnances de la Cour nous empêchent de dévoiler certains noms et certains détails dans ce procès.

La voix de l’accusée était « tremblotante » et « avait l’air fâchée, frustrée », a précisé M. Samson. Dans son contre-interrogatoire, la procureure de la défense, Me Pénélope Provencher, a suggéré que la voix était plutôt « paniquée ».

M. Samson a continué à entendre de petits bruits provenant du boisé à côté de sa maison, selon sa version des faits. Il a alors entrevu la fillette dans les bras d’un homme. Celle-ci a prononcé le mot « maman » en pleurnichant pendant que l’adulte essayait de la consoler, a raconté le voisin.

« Il est rentré dans la maison et ç’a été tout », a ajouté le septième témoin dans ce procès. Richard Samson a dit avoir mis « une couple d’heures » avant de se rendormir.

Les secours ont découvert la fillette nue et inconsciente le 29 avril 2019, peu avant midi, à la suite d’un appel au 911. Son décès a été constaté à l’hôpital le 30 avril. La belle-mère de l’enfant, aujourd’hui âgée de 38 ans, est soupçonnée d’avoir enroulé la victime de ruban adhésif, selon la thèse de la Couronne.

Le voisin voyait peu les enfants

Lors de son témoignage, Richard Samson a expliqué qu’en plus d’être un voisin, il était également le propriétaire de la maison où l’accusée vivait, en avril 2019. Celle-ci avait loué la maison modulaire le 1er juillet 2018.

M. Samson a affirmé avoir croisé l’accusée à quelques reprises seulement pour des réparations, pour récupérer l’argent du loyer ou pour aller porter une tondeuse ou une souffleuse. Il voyait rarement l’enfant de 7 ans, a-t-il dit.

« Ce n’était pas fréquent de voir les enfants dehors. Ce n’était pas des enfants qui étaient autorisés à sortir, on dirait. Je ne trouvais pas ça normal parce qu’on leur avait donné une balançoire. Ils avaient un beau grand terrain à l’arrière, boisé », a expliqué M. Samson.

Ce voisin a raconté qu’il croisait parfois les enfants quand il allait chercher l’argent de son loyer « à l’improviste ». « Sinon, si je disais que j’allais être chez eux à 16 h, la maison était déserte. »

M. Samson se passait alors la remarque : « Il n’y a pas de vie dans cette maison-là ? Les fenêtres sont toutes fermées, les rideaux tous tirés. On ne voit pas les enfants. J’ai noté ça à quelques reprises. Je me faisais dire : ils font dodo. »

Au cours des deux prochains jours, un témoignage se déroulera à huis clos, sans la présence des médias.