(Montréal) C’est au tour de la congrégation des Frères de la Charité de se retrouver au banc des accusés en matière d’agression sexuelle d’enfants qui étaient sous sa responsabilité dans une douzaine d’institutions d’enseignement à travers le Québec.

La Cour supérieure a été saisie, mardi à Montréal, d’une demande d’autorisation d’action collective contre cette congrégation.

La cause est portée par un homme aujourd’hui âgé de 83 ans qui ne peut être identifié autrement que par les initiales A. B. en vertu d’un ordre du tribunal.

Cet homme a fréquenté le Collège Frédéric de Drummondville à partir de sa septième année. Selon la requête, pilotée par le cabinet d’avocats Arsenault, Dufresne, Wee, A. B. avait 12 ans en 1950 lorsqu’il a été agressé sexuellement par un de ses enseignants, identifié comme étant le Frère Raphaël.

Les agressions, qui prenaient la forme d’attouchements des parties génitales de la victime, sont survenues à au moins cinq reprises sur une période de quelques mois, et ce, malgré les refus répétés de la victime. L’enfant a quitté cet établissement l’année suivante, mais dit avoir été aux prises subséquemment avec des crises d’anxiété et de nervosité nocturne, des crises d’angoisse, un sentiment d’humiliation et de culpabilité et des périodes de dépression, notamment.

Des dommages de 600 000 $ réclamés

Par le biais de cette action collective, A. B. réclame des dommages non pécuniaires de 300 000 $, des dommages pécuniaires de 150 000 $ et des dommages punitifs de 150 000 $, pour un total de 600 000 $.

La procédure vise « toutes les personnes, de même que leurs héritiers et ayants droit, ayant été agressées sexuellement par un membre religieux des Frères de la Charité, ou par un employé ou un bénévole, laïc ou religieux, se trouvant sous la responsabilité des Frères de la Charité » entre le 1er janvier 1940 et aujourd’hui.

Outre le Collège Frédéric de Drummondville, l’action collective vise donc toutes les victimes potentielles ayant fréquenté l’Académie du Sacré-Cœur et le Mont Saint-Bernard dans le Diocèse de Saint-Hyacinthe ; l’École primaire Pie-X dans le Diocèse de Sherbrooke ; les écoles primaire et secondaire Saint-Georges Ouest en Beauce et l’Académie Notre-Dame du Sacré-Cœur dans le Diocèse de Québec ; l’École primaire de Saint-Fulgence, l’École Saint-Wilbrod et l’École primaire de Saint-Ambroise dans le Diocèse de Chicoutimi ; l’école pour jeunes délinquants Mont Saint-Antoine sur la rue Sherbrooke à Montréal.