Des menaces, des claques au visage, un jeune manipulant une arme à feu. La police de Terrebonne a ouvert une enquête après avoir reçu une vidéo préoccupante, où un adolescent se retrouve à genoux, pistolet sur la tempe.

Dans la séquence filmée obtenue par La Presse, deux individus menacent un adolescent. Le jeune est frappé au visage, puis un pistolet est posé sur sa tête. La vidéo a largement circulé sur les réseaux sociaux, puis a été remise à la police de Terrebonne au mois d’août.

Une enquête est ouverte en lien avec ces images, a confirmé le capitaine Joël Lamarche, du Service de police intermunicipal de Terrebonne, Sainte-Anne-des-Plaines et Bois-des-Filion.

Le corps policier n’a procédé à aucune arrestation pour le moment.

Vraie arme à feu ?

« Nous n’avons pas pu établir l’identité des personnes sur la vidéo ni le lieu où ça s’est produit. Ça ne s’est peut-être pas passé à Terrebonne, mais le dossier est entre nos mains, car des résidants de Terrebonne nous ont remis cette vidéo. »

La police ignore d’ailleurs s’il s’agit d’une véritable arme à feu ou si les menaces proférées étaient sérieuses. Il pourrait s’agir d’une simulation faite par les jeunes, poursuit le capitaine Lamarche.

« En vidéo, c’est très difficile pour nous de déterminer s’il s’agit de répliques d’arme à feu en composite si aucun projectile n’est tiré. Souvent, les gens enlèvent sur la réplique les particularités qui permettent de voir que le pistolet est un faux. »

Des jeunes qui s’arment

L’inquiétude monte chez les corps policiers face à l’exponentielle culture des armes chez les jeunes.

« Il y a une valorisation et une culture des armes à feu qui préoccupent beaucoup les directeurs. […] Comment expliquer qu’un jeune de 16 ou 17 ans se retrouve dans un parc avec une arme à feu à la ceinture ? Il faut commencer à développer une vision à moyen terme et travailler le pourquoi ça devient hot d’avoir des armes à feu », avait insisté le patron de l’Association des directeurs de police du Québec et chef de la police de Laval, Pierre Brochet, au début de septembre.

Dans des propos également rapportés récemment par La Presse, le sergent-détective expert en armes à feu Marc-André Dubé avait souligné la prolifération du port d’armes chez les jeunes. L’experte en gangs de rue au Service de police de la Ville de Montréal Caroline Raza avait aussi ajouté que le tout se jouait sur les réseaux sociaux.