Condamné à 30 mois de pénitencier pour une affaire de sextorsion internationale en février dernier, l’ancien copropriétaire de la Grande roue de Montréal, Jeff Jorgensen, peut aller en maison de transition, lui qui a purgé sept mois de sa peine.

Jorgensen, 48 ans, a été arrêté à la fin du mois d’août 2019 par les enquêteurs du SPVM qui enquêtaient sur une spectaculaire affaire de sextorsion dans laquelle les victimes se trouvaient dans un autre pays et les suspects, à Montréal.

L’un de ceux-ci, Jeff Jorgensen, qui se faisait appeler Vladimir Petrov, a envoyé plusieurs messages à sa victime et aux membres de sa famille, et des images sexuelles explicites à des gens qui travaillaient avec ces derniers. Petrov a menacé d’envoyer les images dans des endroits prestigieux fréquentés par la victime et les membres de sa famille, et de les diffuser sur les réseaux sociaux s’il n’obtenait pas une somme de 2,5 millions versée en crypto-monnaie.

Les messages que la victime recevait provenaient d’un numéro de téléphone de Montréal et après avoir reçu une plainte, les limiers montréalais ont rapidement identifié et arrêté Jeff Jorgensen, qui a ensuite plaidé coupable.

Vengeance ou cupidité ?

Devant les commissaires aux libérations conditionnelles mercredi dernier, Jeff Jorgensen a dit que c’était pour venger un ami qu’il a voulu extorquer cette victime et que celle-ci était une personne qui possédait plusieurs millions de dollars et qui pouvait facilement payer la rançon.

Lorsque les commissaires l’ont confronté à une relation qu’il entretien avec un individu relié à la mafia montréalaise, Jorgensen a répondu qu’il ne connaissait pas les liens entre cet homme et le crime organisé. Il a cependant reconnu qu’il devait choisir ses relations avec plus de prudence.

Jorgensen a dit qu’une fois libéré, il voulait continuer de s’impliquer dans les affaires de sa famille, suivre des cours de perfectionnement en affaires et effectuer du bénévolat.

L’agent de libération de Jorgensen ne recommandait pas sa libération conditionnelle totale, notamment en raison d’un manque de transparence et de ses remords superficiels, soulignent les commissaires dans leur décision.

« Dans son évaluation des risques, la Commission ne perd pas de vue la nature et la gravité de votre infraction qui impliquait de la préméditation, un sens déplacé de la justice et finalement un préjudice grave à la victime et sa famille. Alors que le motif reste encore flou, vengeance ou cupidité, les résultats finaux sont les mêmes », écrivent notamment les commissaires.

En revanche, ceux-ci affirment que Jorgensen n’est pas un individu criminalisé possédants des valeurs criminelles ancrées, qu’un risque de récidive violente avant la fin de sa peine est évalué à faible, qu’il n’a pas d’antécédent criminel et qu’il menait une vie normale et avait un comportement prosocial avant cette première offense.

Les commissaires ont donc accepté de l’envoyer en maison de transition pour une période de six mois et cette mesure sera réévaluée après cette période.

Durant cette période de semi-liberté, Jorgensen devra divulguer toutes ses transactions financières, ne pourra pas communiquer avec la victime et les membres de la famille de celle-ci et ne pourra fréquenter des individus dont il sait qu’ils sont impliqués dans des activités criminelles.

Pour joindre Daniel Renaud en toute confidentialité, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.