(Toronto) Après le Québec, en mai, c’est au tour de l’Ontario, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique de vouloir intenter des actions collectives contre le fabricant du controversé herbicide Roundup, qui aurait « sciemment mis en danger » la vie de citoyens.

Les avocats d’un groupe de Canadiens qui attribuent à leur cancer ou à celui d’un proche une exposition à l’herbicide ont déposé mercredi des requêtes pour intenter des actions collectives contre Monsanto dans ces trois provinces.

Dans leurs requêtes, ils allèguent que Monsanto et son nouveau propriétaire, Bayer, ont fait preuve de négligence pour la sécurité des Canadiens en vendant le produit Roundup. Ils reprennent essentiellement les arguments avancés dans de semblables poursuites ailleurs dans le monde. Les trois actions collectives réclameraient au total 500 millions à la multinationale allemande.

Une division de l’Organisation mondiale de la santé a classé l’ingrédient actif du Roundup, le glyphosate, parmi les causes probables de cancer en 2015, ce qui n’a pas empêché Santé Canada de continuer à autoriser sa vente au pays.

Les requêtes pour intenter une action collective doivent encore être certifiées avant de procéder sur le fond. Aucune allégation n’a été étudiée par un tribunal au Canada. Dans les poursuites similaires intentées ailleurs dans le monde, Bayer et Monsanto ont soutenu que l’herbicide était sans danger. En juillet dernier, Bayer a indiqué que 18 400 Américains avaient intenté des poursuites contre Monsanto et son Roundup. Plusieurs tribunaux aux États-Unis ont donné raison aux plaignants contre la multinationale.

Dans un communiqué, Bayer Canada a indiqué qu’elle comptait « défendre vigoureusement son produit ». Santé Canada n’a pas immédiatement répondu à une demande pour commenter ces actions en justice mercredi.

Au Québec, une demande d’action collective contre Monsanto et Bayer a été déposée le 23 mai en Cour supérieure. La requête a été déposée au nom de tous les Québécois qui ont reçu un diagnostic de lymphome non hodgkinien après avoir utilisé ou été exposés au Roundup depuis 1976.

La demande d’action collective reproche au fabricant d’avoir faussement présenté le Roundup comme étant sécuritaire, alors que Monsanto connaissait — ou aurait dû connaître — ses dangers. La requête allègue notamment que Monsanto — qui distribue le Roundup depuis les années 1970 et qui a été racheté par Bayer en 2018 pour 63 milliards US — a discrètement rémunéré des experts soi-disant « indépendants » pour conduire des études scientifiques qui lui étaient favorables.