Un quinquagénaire accusé d'avoir menacé de mort Adil Charkaoui en octobre 2018 devra comparaître devant les tribunaux le 27 mai.

Noël Landry, 52 ans, aurait posé des gestes à l'endroit de M. Charkaoui « ayant pour effet de le faire craindre raisonnablement pour sa vie », peut-on lire dans l'avis de comparution déposé hier au palais de justice.

« Ça fait partie des nombreuses menaces de mort que je reçois régulièrement depuis le début du débat sur la charte [des valeurs québécoises, en 2013] », a affirmé M. Charkaoui, en entrevue téléphonique.

Il précise ne pas être à l'origine de ce processus de plainte, mais avoir accepté de parler aux policiers de la Sûreté du Québec.

« Si je me souviens bien, cette plainte, c'était sur un forum et des gens ont contacté les policiers », explique M. Charkaoui. 

Il dit avoir par la suite rencontré des agents de la SQ et détaillé les menaces qu'il avait reçues récemment, notamment la réception de messages où étaient affichés son numéro de plaque d'immatriculation et son adresse.

Adil Charkaoui voit dans ces événements « des menaces de mort claires ».

Le sergent Denis, responsable des communications à la Sûreté du Québec, n'a pas voulu donner d'autres précisions permettant de cerner les échanges ayant mené à l'arrestation de M. Landry, un homme apparemment inconnu de M. Charkaoui. « Je ne connais pas du tout l'accusé », a-t-il précisé.

« Un mal pour l'harmonie sociale »

Emprisonné en 2003, au motif qu'il aurait eu des liens avec des groupes terroristes, Adil Charkaoui a fait l'objet d'un certificat de sécurité en vertu d'une preuve gardée secrète par les autorités fédérales, avant d'en être libéré par la Cour. L'homme a toujours nié entretenir des liens avec Al-Qaïda, alors qu'il avait été montré du doigt pour les contacts qu'il avait entretenus avec deux jeunes Montréalais partis pour la Syrie en 2015.

Aujourd'hui, l'homme se réjouit des mobilisations prévues dimanche dénonçant les politiques proposées par le gouvernement Legault. Celles-ci seraient « un mal pour l'harmonie sociale », commente-t-il.