(Vancouver) Un consortium de médias demande à la Cour suprême de la Colombie-Britannique d’autoriser la diffusion sur vidéo et sur l’internet de l’audience d’extradition de Meng Wanzhou, membre de la direction de Huawei, en faisant valoir que l’affaire présente un intérêt majeur pour le public.

Daniel Coles, un avocat représentant 13 médias nationaux et internationaux, dont La Presse canadienne, a indiqué à la juge en chef adjointe Heather Holmes que la retransmission des procédures contribuerait « au sens même d’une justice ouverte et accessible à l’ère moderne ».

Les avocats de Meng Wanzhou et le Procureur général du Canada s’opposent à la demande. Ils soutiennent que la présence de caméras dans la salle de cour compromettrait le décorum, les témoignages et le droit de Mme Meng à un procès juste et équitable en cas d’extradition aux États-Unis.

« Diffuser ces procédures aurait un impact sur l’impartialité de futures étapes », a prévenu David Martin, l’un des avocats qui défendent la femme d’affaires chinoise.

Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, est en liberté sous caution et vit dans l’un de ses logements à Vancouver en attendant son procès.

Elle a été interceptée par des agents des services frontaliers à l’aéroport de Vancouver en décembre dernier, puis arrêtée par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à la demande des États-Unis, qui demandent son extradition pour fraude.

Meng Wanzhou s’oppose à son extradition et ses avocats ont soutenu que son arrestation et sa détention étaient illégales.

M. Coles a souligné que les commentaires des politiciens et des diplomates canadiens, américains et chinois démontraient que l’affaire était politisée, et noté que la tribune publique de la cour était souvent pleine à craquer.

« Tout dépendant de ce qui se passe dans cette affaire, il y a des ramifications politiques », a affirmé M. Coles.

Une série d’audiences devrait commencer en janvier et M. Coles demande une autorisation pour la première ou certaines de ses parties, avec la possibilité de demander à nouveau l’accès à d’autres audiences en avril, juin et à l’automne.

Si la demande des médias est acceptée, le consortium a indiqué que la Société Radio-Canada serait responsable de l’enregistrement des débats et de la fourniture du contenu aux membres au moyen d’un accord de mise en commun.

Les règles de la Cour accordent à un juge le pouvoir d’autoriser l’enregistrement ou la diffusion de vidéos, mais ne fournissent pas de cadre juridique pour prendre cette décision.