Un jeune hockeyeur victime il y a trois ans d’une attaque brutale pendant un match de hockey junior conserve des séquelles permanentes de l’agression. Alexandre Marcoux réclame environ 250 000 $ à son agresseur, aux juges de lignes du match et à Hockey Québec pour leur négligence.

« Se faire cogner la tête sur la glace, une fois son casque arraché, ne fait pas partie des risques inhérents à la pratique du hockey et auxquels les joueurs acceptent de s’exposer en pratiquant ce sport », plaide Alexandre Marcoux dans une poursuite civile récemment déposée en Cour supérieure du Québec.

C’était le premier duel de la saison 2016-2017 entre les Braves de Farnham et les Knights de Lachute Deux-Montagnes de la défunte Ligue de hockey junior AA Laurentides-Lanaudière. Mais dès la première période, la partie dégénère. Alexandre Marcoux, 20 ans, rentre au banc des Braves pendant un arrêt de jeu. Sans raison apparente, Félix Lauzon, des Knights, le percute de plein fouet.

L’agresseur se relève et frappe Alexandre Marcoux au visage avec ses poings, même si ce dernier ne souhaite pas se battre, selon le récit des évènements décrit dans la poursuite. Malgré tout, Félix Lauzon continue de frapper son adversaire à la tête, sans que les deux juges de lignes interviennent.

L’agresseur empoigne la grille du casque d’Alexandre Marcoux et tente de lui arracher. Étendu sur la glace, il peine alors à respirer, étranglé par la courroie de son casque qui finit par être arraché. « [Félix Lauzon] a alors saisi la tête de [Marcoux] et l’a cognée contre la glace à plus d’une reprise. [Marcoux] a perdu connaissance sous la force de l’impact », explique-t-on dans la requête.

Maux de tête « insupportables »

Amené au vestiaire par ses coéquipiers, le jeune homme fond en larmes. Commencent alors des semaines de cauchemars. Extrêmement sensible à la lumière, il souffre de maux de tête « insupportables » et doit demeurer 20 heures par jour dans le noir en raison de sa commotion cérébrale, allègue-t-il dans la poursuite.

« Pendant ces deux semaines, le demandeur était à peine capable de se nourrir et de se rendre à la salle de bain. Le demandeur soumet qu’il était isolé, qu’il ne pouvait pas endurer un son, ni même lire ou regarder un cellulaire », ajoute-t-on.

Trois ans plus tard, son incapacité partielle permanente liée aux déficits cognitifs est évaluée à 20 %, selon un neuropsychologue. Il souffre entre autres d’anxiété, de fatigue, d’étourdissements et de pertes de mémoire. Il a aussi eu de « sérieuses idées noires » à la suite de l’agression.

De plus, l’homme de 23 ans a dû faire une croix non seulement sur ses études universitaires « dans le domaine qui le passionnait », mais aussi sur sa carrière de hockeyeur, puisqu’il ne peut plus participer à des sports de contact.

Il reproche à Félix Lauzon de ne pas avoir agi comme un « joueur prudent et diligent » et d’avoir contrevenu aux règles du hockey. Les juges de lignes auraient dû « intervenir beaucoup plus rapidement », soutient-il. Quant à Hockey Québec, l’organisme est responsable des dommages par « [son] inaction à sanctionner les gestes fautifs afin de prévenir que de tels gestes se produisent ».

Hockey Québec a refusé de commenter par respect pour le processus judiciaire.