Après des baisses constantes enregistrées depuis trois mois, le nombre de surdoses de drogues dures a légèrement augmenté depuis le début de décembre, en particulier dans l'est de Montréal.

Selon des chiffres obtenus auprès du SPVM jeudi, au 21 décembre, 13 personnes avaient été victimes de surdoses depuis le début du mois à Montréal, dont 7 dans l'est de la métropole seulement. Deux de ces victimes sont mortes à la suite de surdoses survenues dans le nord de Montréal. Un seul cas de surdose sur 13 serait lié au fentanyl, un opioïde 40 fois plus puissant que l'héroïne, mais il n'est pas mortel. Toutefois, la police attend des résultats d'analyses pour déterminer si d'autres surdoses survenues ce mois-ci pourraient être liées au fentanyl.

À titre de comparaison, neuf victimes de surdoses seulement ont été enregistrées durant tout le mois de novembre à Montréal.

Sur les sept cas enregistrés dans l'est de Montréal depuis le début du mois, quatre sont survenus dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve les 15, 18, 19 et 20 décembre.

« Ces surdoses successives démontrent que l'on doit recommencer à travailler davantage dans le quartier. Cela prouve qu'il ne faut pas baisser les bras, qu'il faut rester vigilant, que l'on doit continuer de prioriser ces dossiers et poursuivre notre collaboration avec la Direction de santé publique », affirme la commandante Christine Christie de la section Crimes de violence de la division Est du SPVM.

LA POLICE AVANT LES HELLS

La vente de stupéfiants dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve est contrôlée par les Hells Angels depuis plusieurs années, selon la police. Mais la commandante Christie dit n'avoir jamais entendu parler - comme le rapportaient des médias il y a une semaine - de voies de fait commises contre des revendeurs de stupéfiants par des individus reliés aux motards, pour que cesse la circulation de fentanyl dans ce secteur de l'est de Montréal.

« Nous n'avons aucun événement de voies de fait et/ou de blessures rapporté en lien avec les motards et des trafiquants de fentanyl », affirme-t-elle.

La commandante dit avoir vérifié auprès des services du renseignement du SPVM, de ceux de la Sûreté du Québec et de tous ses enquêteurs, et aucun événement du genre ne leur a été rapporté.

« Il se peut qu'il y ait eu des choses qui ne soient pas venues à nos oreilles et que les Hells Angels aient pu passer des messages, mais nous voulons recadrer les informations. S'il y a moins de surdoses de fentanyl à Montréal, c'est d'abord parce que le SPVM a priorisé le dossier et en raison des nombreuses actions prises dans les quatre régions et la division du Crime organisé. Nous avons également passé des messages à certains individus et ils savent très bien que la chaleur policière, ce n'est pas bon pour les affaires », dit Mme Christie.

Par ailleurs, le SPVM a reçu cette semaine les résultats d'analyse d'une drogue saisie le 29 septembre dernier lors d'une frappe dans un immeuble de la rue Aylwin, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Ces résultats confirment que les policiers ont alors mis la main sur une quantité appréciable de 13,33 grammes d'héroïne mélangée à du fentanyl.

En ce qui concerne les statistiques sur les surdoses, rappelons qu'elles ne sont pas toujours toutes rapportées au SPVM.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.

LES SURDOSES SELON LE SPVM

AOÛT

50 victimes

5 morts, dont trois liées au fentanyl

15 surdoses de fentanyl

SEPTEMBRE

35 victimes

4 morts, aucune liée au fentanyl

2 surdoses de fentanyl

OCTOBRE

30 victimes

6 morts, aucune liée au fentanyl

1 surdose de fentanyl

NOVEMBRE

9 victimes

3 morts, aucune liée au fentanyl

Aucune surdose de fentanyl confirmée, résultats d'analyses à venir

DÉCEMBRE

13 victimes (au 21 décembre)

2 morts, aucun liée au fentanyl

1 cas de fentanyl non mortel

DEPUIS LE 18 MARS 2017

216 victimes de surdoses

49 morts

40 victimes du fentanyl

5 morts liées au fentanyl

(plus une survenue en décembre 2016)