Deux des trois projectiles qui ont atteint Gabriel Dominique, le 18 février 2007, ont été fatals. Celui dans la nuque a endommagé le cerveau et les méninges, tandis que celui au thorax a lacéré l'aorte, causant une hémorragie massive qui a fait perdre deux litres et demi de sang à la victime. Le troisième n'a causé que des éraflures et perforé le lobe de l'oreille gauche.

C'est ce que le pathologiste André Bourgault, qui a pratiqué l'autopsie au lendemain du décès, est venu expliquer hier au procès de Whoody Aristilde.

 

L'homme de 22 ans est accusé du meurtre prémédité de Dominique, 25 ans, abattu dans le stationnement du marché aux puces 5 Étoiles, à Saint-Léonard. Le crime est survenu un peu après 17h, alors que le marché aux puces fermait et qu'il y avait plusieurs personnes dans les alentours.

Des témoins ont entendu des coups de feu et une femme affirme avoir vu le tireur, qui portait un manteau noir, avec du beige ou de l'orangé. Celui-ci était accompagné de trois ou quatre hommes noirs, comme lui.

Selon cette femme, le tireur s'est détaché du groupe et a fait feu une première fois sur Dominique, qui s'est effondré face contre terre. Dès après, le groupe s'est rapproché de la victime et deux autres coups de feu ont été tirés sur Dominique. Les hommes ont ensuite détalé vers la rue Jarry.

Un appel crucial

Un autre témoin a vu les suspects monter dans l'autobus 193 qui circulait en direction est. Il a appelé le 9-1-1 avec son portable. Ce renseignement, qui allait s'avérer crucial, a été relayé à des voitures du SPVM.

Dans les minutes suivantes, l'autobus en question était intercepté à l'angle des rues Jarry et Galeries d'Anjou. Juste à temps, car Marco Montpoint et un mineur, qu'il nous est interdit d'identifier, descendaient alors de l'autobus. Dans le sac à dos de Monpoint, les policiers ont trouvé l'arme qui aurait servi à abattre Dominique.

Whoody Aristilde, Sébastien Calixte et Yvony Mehu ont pour leur part été arrêtés dans l'autobus. Dans l'allée, par terre, il y avait une arme chargée de calibre 25.

Comble de chance pour les policiers, trois caméras vidéo installées dans cet autobus ont filmé les suspects, du moment de leur arrivée, jusqu'à leur arrestation. Ils étaient manifestement très nerveux.

À un certain moment, on voit Aristilde sortir un objet de son pantalon, et le passer à un autre, qui le glisse dans un sac à dos. Il s'agit de l'arme du crime, affirme le procureur de la Couronne, Pierre Labrie. Détail particulier au sujet du pantalon que portait Aristilde ce jour-là, il était ample, et parsemé de décalques d'armes à feu, a-t-on appris hier.

Le procès devant jury qui est présidé par le juge Claude Champagne se poursuit aujourd'hui au palais de justice de Montréal.