Une vaste opération s'est déroulée mardi pour repêcher un avion de type Cessna qui s'est abîmé en 1993 dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Saint-Sulpice.

C'est grâce à de nouveaux sonars latéraux permettant un ratissage des eaux en profondeur et dans une zone plus large que la Sûreté du Québec a pu trouver l'avion.

Le 30 octobre 1993, le Cessna était entré en collision avec un autre appareil, de type Beechcraft. Le pilote de ce dernier avion s'était posé d'urgence dans un champ de L'Assomption, mais les deux occupants du Cessna, Philippe Michel Garreaud, 20 ans, et Daniel Marcil, 31 ans, ont coulé à pic à bord de l'avion.

Dans son rapport, le Bureau de la sécurité des transports du Canada avait conclu que les pilotes des deux appareils ne s'étaient probablement jamais aperçus, ce qui a mené à la collision.

Les recherches pour retrouver l'avion et ses deux passagers avaient été abandonnées après six jours. L'arrivée de nouvelles technologies a permis à la SQ de rouvrir le dossier en juin dernier. Les policiers expliquent avoir repris contact avec un témoin qui leur a indiqué où, selon lui, l'appareil se serait abîmé.

Une fois l'épave localisée, on a placé des filets dessous pour remonter d'abord la queue, suivie du fuselage et du moteur. En bordure de la rue Notre-Dame, sous une pluie persistante, des badauds et des membres de la famille des deux occupants de l'avion ont assisté au repêchage.

Parmi eux se trouvait le propriétaire du Cessna 172, pour qui l'opération de mardi a ravivé d'intenses souvenirs. D'autant plus que c'est son ami qui pilotait l'appareil. «J'avais passé la nuit à rechercher l'avion en compagnie de la garde côtière. La zone des recherches était très large et on se demandait si le courant n'avait pas emporté l'appareil», a expliqué Jean-Luc Beauchemin.

L'épave gisait à 10 mètres de profondeur. Propriétaire d'un service de premiers répondants en 1993, Jean Apréo avait aussi pris part aux recherches il y a 16 ans. «J'ai décidé de venir voir après avoir appris la découverte de l'avion à la radio. Ça fait drôle parce que les recherches à l'époque avaient eu lieu pratiquement là où l'avion a été repêché», explique-t-il.

Jean-Luc Beauchemin espère que la découverte de l'épave aidera les familles des disparus à faire leur deuil. Entassés dans un autobus de services aux sinistrés des pompiers de Lanaudière, les proches souhaitaient clore ce chapitre douloureux dans l'intimité, à l'abri des caméras et des appareils photo. «Je vais revoir mon avion dans quelques minutes et c'est pour moi une façon de boucler la boucle», a pour sa part laissé tomber Jean-Luc Beauchemin.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a aussi dépêché un enquêteur pour documenter les dommages sur l'appareil et mettre le point final au dossier.

Quant aux passagers de l'avion, les policiers avaient repêché des ossements humains en dessous et à côté de l'appareil le mois dernier.