Un groupe d'hommes d'affaires habitué à en mener large en Montérégie a été reconnu coupable de 50 chefs d'accusation de complot, fraude, fabrication et utilisation de faux documents, vendredi, relativement à des contrats de travaux publics truqués obtenus dans la région de Saint-Jean.

Patrick Alain, Jacques Lavoie, Pasquale Fedele et Jules César Badra avaient été arrêtés en 2012 par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) dans le cadre du Projet Grattoir. Cinq ans plus tard, ils risquent maintenant de se retrouver derrière les barreaux pour leurs crimes : le procureur de la Couronne, MMathieu Longpré, a demandé qu'ils soient incarcérés immédiatement en attendant la suite du processus. Le juge Stéphane Godri a toutefois préféré les laisser en liberté en attendant les observations sur la peine.

Les trois premiers accusés étaient des dirigeants de l'entreprise de construction Civ-Bec, qui avait remporté d'importants contrats de travaux publics, notamment auprès de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Jules César Badra était quant à lui un fournisseur de fausses factures qui contrôlait des entreprises coquilles dans le cadre du stratagème. Selon ce qu'il publie sur les réseaux sociaux, il est maintenant impliqué dans des projets miniers au Congo.

La preuve a démontré que le groupe avait trafiqué ses contrats pour soutirer frauduleusement au Trésor public des sommes importantes. Au moment des arrestations, en 2012, la police estimait que les coûts pour les donneurs d'ouvrage avaient été gonflés artificiellement de 25 % à 30 %.

FONCTIONNAIRES BLANCHIS

Deux fonctionnaires municipaux avaient initialement été accusés de complicité dans cette affaire, mais les accusations à leur endroit ont été retirées par la poursuite avant le début du procès.

Pasquale Fedele, qui était le président de Civ-Bec depuis sa création en 2007, était un ancien employé de Construction Frank Catania. Il fait actuellement l'objet d'un autre procès criminel à Montréal pour fraude dans le cadre du scandale du Faubourg Contrecoeur, un projet réalisé par son ancien employeur.

PHOTO TIRÉE DE LINKEDIN

Jules César Badra

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Pasquale Fedele