C’était un grand jour, dimanche, au sommet de la tour de l’Université de Montréal, où deux petits fauconneaux, bébés des faucons Ève et M, sont enfin sortis de leur œuf, au grand plaisir des internautes qui pouvaient suivre l’évènement en direct.

Déjà, depuis jeudi dernier, les premiers signes d’une éclosion imminente étaient apparus lorsqu’un des œufs avait commencé à craquer, environ 35 jours après la ponte du troisième œuf.

Puis vers 6 h dimanche matin, le suspense était à son comble. « Ève a passé la nuit à brasser les cocos. Les petits se font entendre très clairement depuis hier soir. À 4 h 38 ce matin on a pu en apercevoir un par le trou dans la coquille », pouvait-on d’ailleurs lire sur la page Facebook Faucons de l’UdeM, à ce moment.

Une première éclosion au matin

Enfin, aux alentours de 7 h 40, un premier fauconneau est sorti de sa coquille sous le regard de sa mère, suivi d’un deuxième quelques heures plus tard, en début d’après-midi.

Le tout a été diffusé en direct sur YouTube depuis un nichoir au 23étage de la grande tour du pavillon Roger-Gaudry, face au cimetière Notre-Dame-des-Neiges.

Il s’agit d’un haut lieu de rebondissements dans la vie active de plusieurs faucons depuis son aménagement en 2008. En effet, après avoir accueilli les couples Roger et Spirit, puis Spirit et Éole, le nid est maintenant occupé par Ève et un mâle connu sous le nom de M.

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Deux autres œufs restent à éclore, ce qui pourrait se produire d’ici ce lundi matin ou dans les prochains jours, explique Ève Bélisle, professionnelle de recherche à Polytechnique Montréal et responsable du projet.

Cette dernière remarque que l’éclosion des œufs, qui survient normalement un peu plus tôt, à la mi-mai, a tendance à se faire plus tard ces dernières années. Les œufs des petits résidants de la tour du pavillon Roger-Gaudry seraient toutefois les derniers à éclore parmi tous les faucons qui font l’objet d’un suivi régulier dans la région de Montréal, note-t-elle également.

« Ils vont vouloir les protéger »

De façon générale, les faucons se portent assez bien dans la région métropolitaine après avoir vécu un déclin marqué dans les années 1970. Leur statut est d’ailleurs passé d’espèce « menacée » à « vulnérable ».

Éve Bélisle se réjouit également de l’attention portée au projet Faucons de l’UdeM, particulièrement dans les médias et sur les réseaux sociaux où, par exemple, une enseignante de maternelle écrivait suivre les péripéties d’Ève et de monsieur M avec ses élèves tous les jours.

« Ça me rend vraiment heureuse parce que ces jeunes sont au courant que ces oiseaux sont en pleine ville, apprennent à les voir et vont plus tard vouloir les protéger », dit l’ornithologue amateur.

Pour ce qui est des nouveaux petits fauconneaux, ils pourront tenter leurs premiers vols d’ici 37 à 40 jours dans le cas d’un mâle et d’ici 39 à 45 jours pour une femelle, précise le site internet de Faucons UdeM.