La Société VIA reprendra dès la mi-octobre la gestion du centre de tri du recyclage de Lachine et a déjà commencé à travailler sur les équipements pour en améliorer la performance, dans le but de mieux trier les bacs verts des Montréalais.

L’organisme à but non lucratif prendra, le 17 octobre, la relève de l’entreprise Ricova, dont le contrat a été résilié par la Ville de Montréal il y a quelques semaines.

La transition aura donc lieu quatre semaines avant la date butoir du 14 novembre que s’était fixée l’administration municipale. « C’est une bonne nouvelle », s’est réjouie Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement au comité exécutif de la Ville.

Le conseil municipal de Montréal s’est penché mardi sur la gestion du recyclage, au cours d’une séance extraordinaire.

« On est dans une période de transition actuellement, pour s’assurer que [la] Société VIA puisse opérer adéquatement dans les délais les plus courts possibles. Ils ont rencontré tous les employés pour assurer la continuité dans les opérations, ils ont regardé avec l’équipementier pour remettre en état les équipements, et il y a déjà eu des travaux d’amélioration des équipements », a expliqué Arnaud Budka, directeur de la gestion des matières résiduelles à la Ville, devant les élus municipaux.

M. Budka a rappelé les problèmes rencontrés au centre de tri de Lachine, exploité par Ricova.

L’entreprise est incapable d’écouler une grande quantité de ballots de papiers récupérés, parce qu’ils contiennent trop de matières plastiques qui les contaminent. Ces ballots s’accumulent dans les installations de Ricova et à l’extérieur, ce qui cause leur détérioration, pose un risque d’incendie et met en danger la sécurité des travailleurs.

C’est notamment ce qui a incité la Ville de Montréal à résilier son contrat avec Ricova il y a quelques semaines. L’entreprise avait aussi été accusée par le Bureau de l’inspecteur général (BIG), le printemps dernier, d’avoir privé la Ville d’importants revenus en les dissimulant dans sa structure d’entreprise. Ricova s’est tournée vers les tribunaux pour contester le rapport du BIG.

Plus de personnel

En prenant la responsabilité du centre de tri, la Société VIA devra défaire les ballots de papier accumulés par Ricova pour en retirer les matières plastiques afin qu’ils puissent trouver preneur sur le marché.

La Société VIA est un organisme d’intégration en emploi des personnes handicapées qui exploite déjà quatre centres de tri dans la province, dont ceux de Québec et de Saguenay.

Comment parviendra-t-elle à mieux trier les matières récupérées ? Arnaud Budka a expliqué que l’organisme fera plus de tri manuel, puisqu’il pourra compter sur un plus grand nombre d’employés, étant donné sa mission de réinsertion.

Il a aussi souligné que l’interdiction des sacs de plastique à Montréal, entrée en vigueur la semaine dernière, ainsi que les restrictions qui seront imposées à la distribution du Publisac en 2023 permettront de réduire les contaminants à la source.