Depuis plus de trois ans, Zoe Brashaw doit vivre avec le bruit des alarmes de recul de véhicules lourds qui retentissent toute la journée, parfois même avant 7 h le matin.

Cette résidante de La Petite-Patrie habite à quelques mètres du chantier de construction du futur centre de transport Bellechasse de la Société de transport de Montréal (STM), près du boulevard Saint-Laurent.

« Même avec des écouteurs ou des bouchons dans les oreilles, il n’y a pas moyen de bloquer le niveau de décibels occasionné par ces alarmes, dénonce Mme Brashaw. Ça dure 12 heures par jour, cinq ou six jours par semaine. Je capote, c’est impossible de se concentrer sur quoi que ce soit. Ça gâche la vie de gens ! »

Malgré les fenêtres fermées, on entend distinctement le « bip-bip-bip » des alarmes tonales de recul quand on se trouve à l’intérieur de son appartement.

0:00
 
0:00
 

Lors de rencontres organisées par la STM avec les citoyens du secteur, plusieurs résidants se sont plaints de cette situation, qui empoisonne leur quotidien.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Hugues Monfroy réside près du chantier du futur garage de la STM.

« Ça n’a pas de bon sens pour un chantier qui est voisin d’un quartier si densément peuplé », s’insurge Hugues Monfroy, ancien résidant du coin qui a déménagé, en partie à cause des désagréments causés par le site de construction.

M. Monfroy continue cependant ses démarches auprès de la STM et d’autres instances pour obtenir des changements. Il a même contacté des avocats parce qu’il souhaite entreprendre une action collective, avec une vingtaine d’autres citoyens.

Bruit de criquet

Ce qui choque ces citoyens, c’est qu’il existe maintenant une solution de rechange aux alarmes tonales de recul : les alarmes à large bande, moins dérangeantes, qui émettent un son ressemblant à celui d’un criquet, un bruit de type « pschitt pschitt ».

0:00
 
0:00
 

De nombreux véhicules municipaux sont maintenant équipés d’alarmes à large bande à Montréal.

Pourquoi la STM n’a-t-elle pas exigé de telles alarmes pour les camions et la machinerie lourde sur son chantier ?

« Nous avons plus de 70 sous-traitants, en plus des fournisseurs des sous-traitants. Dans ce contexte, il est impossible d’imposer des conditions concernant les alarmes de recul sur tous les camions », répond la porte-parole de l’organisme, Amélie Régis, dans une réponse envoyée par courriel.

« De nombreuses options ont été évaluées pour limiter les alarmes de recul. Cependant, la plupart de ces options étaient peu viables et risquaient d’avoir d’autres impacts. »

Nous rappelons régulièrement à l’entrepreneur de faire tout ce qui est possible afin de limiter les impacts de bruit. Évidemment, nous ne pouvons pas négliger la sécurité sur le chantier, d’où l’importance des alarmes.

Amélie Régis, porte-parole de la STM, dans un courriel

Quant aux bruits qui résonnent avant 7 h le matin, Mme Régis affirme que la STM « avise systématiquement l’entrepreneur pour lui rappeler les règles en vigueur et le respect du voisinage, lorsqu’une telle situation est rapportée ».

Mais la société de transport estime que « les camions du chantier peuvent arriver près du chantier avant 7 h », est-il indiqué sur son site web.

Cependant, selon la porte-parole, des bruits qui se sont fait entendre la semaine dernière avant 7 h dans le secteur ne provenaient pas du chantier de la STM.