Montréal a inauguré samedi sa toute première « piscinette », une piscine éphémère dans un conteneur, au parc Jos-Montferrand. Il s’agit d’un projet pilote, dont le but est de lutter contre les îlots de chaleur. De tels bassins pourraient se multiplier dans les prochaines années.

« Les grandes vagues de chaleur vont aller en augmentant, donc on voulait trouver des solutions innovantes pour offrir un peu de fraîcheur aux citoyens. Si tout va bien, l’idée sera vraiment de multiplier ce genre d’installations là », explique à La Presse la conseillère de la ville dans Sainte-Marie, Sophie Mauzerolle.

C’est au parc Jos-Montferrand, au coin des rues du Havre et Sainte-Catherine Est, que la première piscinette a été installée. Une cérémonie d’inauguration a eu lieu en début d’après-midi, samedi, en compagnie d’élus et de curieux venus voir la nouvelle piscine, qui a ouvert ensuite ses portes.

La Ville prévoit du même coup « animer » le parc tout l’été, avec une plage artificielle, des ateliers artistiques créés par le collectif MU, des cours de yoga ou encore des camions de cuisine de rue pour des 5 à 7.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE

Milena, son père Eugeniu, et Anna, ont profité de la fraîcheur de l'eau samedi à la piscinette du parc Jos-Montferrand.

Faisant 320 pieds carrés de superficie, la petite piscine, conçue sur mesure au Canada, a coûté 50 000 $ à la Ville. « C’est plus flexible et ça coûte moins cher que de creuser une piscine ou de faire une infrastructure pérenne, ça, on le sait », illustre Mme Mauzerolle.

Elle espère que le projet pilote sera couronné de succès et que des « piscinettes » pourront voir le jour un peu partout dans les prochaines années, à l’ère où de nombreux résidants souhaitent se « réapproprier l’espace ». « Peut-être qu’on a négligé par le passé notre insularité. Montréal demeure une île, et c’est normal que les citoyens puissent se réapproprier l’espace. […] Et peut-être que des projets comme ça peuvent y contribuer », avance-t-elle.

L’idée de base du projet est née lors d’une mission de la mairesse, Valérie Plante, à New York, où ce genre de piscines urbaines se multiplie déjà.

Mme Plante s’est d’ailleurs rendue sur les lieux de la piscinette, la semaine dernière, durant les travaux. Les plans de la nouvelle piscinette du parc Jos-Montferrand ont été conçus par la firme québécoise de design urbain Vlan paysages. L’entreprise a été fondée en 1999 par les architectes paysagistes Micheline Clouard et Julie St-Arnault.

Se baigner dans le fleuve ?

Jeudi, La Presse rapportait qu’il pourrait être possible de se baigner en toute liberté dans le Saint-Laurent, à Lachine, dès l’an prochain. C’est ce qu’espère la mairesse de l’arrondissement, Maja Vodanovic.

« Nos deux dernières années de tests de qualité d’eau montrent que c’est vraiment excellent. Il y a d’autres tests à faire pour la qualité du sol, mais on ne pense pas avoir de problèmes parce qu’il n’y a jamais eu de construction à cet endroit. Aussi, l’eau est très profonde. On est vraiment sûrs d’y arriver », avait-elle dit.

Ce nouvel espace de baignade dans le fleuve serait situé entre le parc René-Lévesque et le nouveau parc riverain qu’a mis sur pied la Ville, pour remplacer la marina de Lachine.

Il y a Lachine, mais il y a aussi Mercier–Hochelaga-Maisonneuve qui travaille en ce moment sur un projet au parc de la Promenade-Bellerive, et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles qui a aménagé ses bords de rive. Il y a un appétit pour tout ça.

Sophie Mauzerolle, conseillère de la ville dans Ville-Marie

Si, à Québec, un nouveau bain portuaire a été inauguré la semaine dernière dans le bassin Louise, l’avenir d’un éventuel bain portuaire à Montréal, au quai Jacques-Cartier, demeure toutefois nébuleux. Lors du Grand Splash, samedi dernier, la Ville avait de nouveau fait valoir que la sécurité est « questionnable » à cet endroit, en raison des courants et de l’activité portuaire.

En 2017, le parti de Valérie Plante, Projet Montréal, avait promis d’installer un bain portuaire au Vieux-Port de Montréal. En 2020, la Ville a toutefois dû abandonner le projet, dans la foulée de la publication de nouvelles études, selon lesquelles il serait trop difficile d’aménager un bain portuaire, vu les activités du port et le courant dans le secteur. La qualité de l’eau, jugée « bonne », ne serait toutefois pas en cause.