Dans l’un des quartiers les plus touchés par la violence armée au cours des derniers mois, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et la cheffe intérimaire du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sophie Roy, ont appelé mercredi les citoyens à collaborer avec les forces de l’ordre, en leur transmettant toute information susceptible d’aider à démasquer les criminels.

Le SPVM a déployé de nombreux effectifs au cours de la journée dans le quartier Rivière-des-Prairies, où plusieurs policiers ont fait du porte-à-porte pour rencontrer les citoyens, alors qu’un poste de commandement mobile était installé près de la bibliothèque locale et que d’autres agents patrouillaient à cheval.

Depuis le début de l’année, huit évènements de coups de feu ont été répertoriés par la police dans le secteur. Le dernier s’est produit le 10 juin, sur la 58Avenue, en plein jour.

« On est ici pour rassurer les citoyens du secteur, a souligné Sophie Roy. On veut que les gens sachent que nous sommes là. »

Mais surtout, la directrice du SPVM aimerait que les citoyens qui détiennent des informations sur les auteurs de ces coups de feu les transmettent à la police.

« Il n’y a pas de petites informations, a-t-elle affirmé. Chaque information a son importance et sera traitée, rien n’est laissé au hasard. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le déploiement policier de mercredi est-il susceptible de rassurer la population de Rivière-des-Prairies ?

Des opérations comme celle qui s’est déployée à Rivière-des-Prairies seront aussi organisées dans d’autres arrondissements, a ajouté Valérie Plante, qui s’est voulue rassurante. Elle a souligné que le SPVM avait saisi de nombreuses armes au cours des derniers mois, et que le taux de résolution des homicides était de 92 % à Montréal, comparativement à 65 % à Toronto.

« Le crime organisé change, on le sait, on le voit, on est capables de savoir ce qui se passe et de s’adapter, nous aussi », a assuré Mme Plante, qui a notamment cité la place névralgique qu’occupent les réseaux sociaux dans le monde criminel.

Sophie Roy a cependant admis que l’imprévisibilité des épisodes de violence compliquait la tâche des enquêteurs.

Le déploiement policier de mercredi est-il susceptible de rassurer la population de Rivière-des-Prairies ? Samah Aggoun, une citoyenne qui a discuté de la situation avec la mairesse, restait craintive.

En 2019, alors qu’elle habitait Montréal-Nord, le fils de 23 ans d’une amie proche est mort après avoir reçu deux balles. Puis, dernièrement, une fusillade a éclaté en plein jour à un endroit parfois fréquenté par ses deux fils. « J’ai peur, mais il faut aider les policiers et démontrer de la solidarité », a conclu Mme Aggoun.