Payez-vous plus que le temps réellement utilisé lorsque vous utilisez les stationnements publics à Montréal ? L’opposition officielle à l’hôtel de ville croit que oui, et suggère d’offrir des crédits aux automobilistes qui n’atteignent pas la limite de leurs parcomètres.

« La méthode de paiement actuelle ne permet pas de cumuler le temps ni de signaler le départ d’une case de stationnement. Si on paie deux heures et qu’on quitte après une heure, on ne revoit jamais notre argent », a indiqué le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, en conférence de presse jeudi en matinée.

Rappelons que l’idée d’un tel système de « pointage » n’est pas nouvelle. Elle avait en effet été avancée par Denis Coderre en octobre dernier, alors qu’il présentait ses engagements en mobilité durant la dernière campagne municipale.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Effie Giannou, conseillère municipale dans Bordeaux-Cartierville, et Aref Salem, chef de l’opposition officielle

Une motion sera déposée pour forcer les élus à se prononcer au prochain conseil municipal, le 13 juin. Concrètement, l’opposition propose d’ajouter une option dans l’application P$ Service Mobile qui permettrait aux Montréalais d’indiquer à quel moment ils quittent leur espace de stationnement. La somme payée en trop serait « créditée à même l’application » et pourrait être réutilisée ensuite.

« Problème d’équité »

Plusieurs villes canadiennes, comme Calgary, Victoria ou encore Edmonton, offrent déjà un « bouton départ » sur leur application de stationnement, afin d’interrompre le chargement des frais.

« Je ne pense pas qu’il y aura un manque de revenus à partir de la première année. Il y aura peut-être une stagnation. Cela dit, quand il y a un crédit, en principe, tu peux l’utiliser éventuellement. Ce sont des choses à étudier », a souligné M. Salem, dont le parti n’est pas en mesure de chiffrer le coût d’une telle mesure. « Il y a un problème d’équité à la base qu’il faut corriger. La technologie nous permet absolument de changer l’application. Il faut le faire », a-t-il insisté.

L’opposition réclame que l’Agence de mobilité durable « explore des solutions » pour que le même principe d’utilisateur-payeur s’applique aussi aux utilisateurs de la borne de paiement. À ce jour, près de huit Montréalais sur dix utilisent l’application mobile plutôt que la borne. Chez les moins de 35 ans, cette proportion grimpe à 95 %. « Il n’y a pas de solution facile, mais nous sommes optimistes que l’Agence trouve une formule intéressante », a indiqué la conseillère dans Bordeaux-Cartierville, Effie Giannou.

Au cabinet de Valérie Plante, on indique travailler « sans relâche pour améliorer la mobilité à Montréal pour tous les usagers ». « Les investissements importants qu’on a faits dans la mise à jour technologique et l’innovation à l’Agence de mobilité durable vont ouvrir de nombreuses portes pour tarifer équitablement, et rendre le stationnement plus facile et transparent pour les automobilistes », indique l’attachée de presse Marikym Gaudreault.

« Nous sommes ouverts à étudier les différentes possibilités. Nous allons discuter de la proposition lors du prochain conseil municipal », conclut-elle.