Le prolongement du REM de l’Est jusqu’à Mascouche, dans la couronne nord de Montréal, sera officiellement étudié, avec le reste du tracé, a annoncé le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, lundi, alors qu’il était de passage à Repentigny.

« L’analyse menée par l’ARTM [Autorité régionale de transport de Montréal] intégrera l’implantation du nouveau projet jusqu’à Mascouche, afin de rentabiliser les infrastructures existantes », a indiqué le ministre, dans une allocution à l’occasion du forum sur le transport dans l’est de la couronne nord, auquel participaient de nombreux élus de la région.

En point de presse, par la suite, il a insisté sur le fait qu’il voulait « absolument » que ce projet voie le jour.

François Bonnardel a aussi annoncé des études en vue de l’ajout d’une voie réservée aux autobus sur l’autoroute 25, qui relie la région à Montréal en passant par Laval.

Autres révélations du ministre : l’intersection des autoroutes 40 et 640, à la frontière entre Charlemagne et Terrebonne, où circulent 200 000 véhicules par jour, sera réaménagée, et l’autoroute 640 sera dotée de voies réservées aux autobus.

« Il faut absolument mettre de l’avant des mesures qui vont répondre aux besoins des futurs usagers, et aussi possiblement amener les gens à laisser le deuxième véhicule à la maison, ou même de vendre leur deuxième véhicule, a-t-il souligné. Parce que les options de transport collectif seront intéressantes. La durée, le coût et le confort, quand tu réponds à ces trois exigences, il y aura assurément un gain d’usagers dans le futur. »

Le futur REM passera-t-il par Terrebonne et Repentigny ? Remplacera-t-il l’actuel train de l’Est, exploité par exo ? Sera-t-il construit sur des piliers en hauteur, comme le REM de l’Ouest ?

Il est encore trop tôt pour répondre à ces questions, a dit le ministre. « Ce sont des discussions qu’on devra avoir », a-t-il simplement répondu.

M. Bonnardel a tout de même précisé que l’ajout de voies réservées sur les autoroutes 25 et 40 se ferait sans retirer d’espace à la circulation automobile. « Il n’y aura pas de ‟vol de voies”, on va plutôt élargir la route ou utiliser l’accotement », explique-t-il.

Un nouveau pacte fiscal en transport

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui participait aussi au forum à titre de présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), avait indiqué plus tôt qu’elle aimerait entendre le ministre sur la question du financement des transports en commun, un sujet que François Bonnardel n’a pas abordé.

« De la même façon que, quand on finance les routes au Québec, c’est l’ensemble des contribuables québécois qui paient la facture, parce qu’on considère que c’est une dépense de société, pour moi, le transport collectif doit être vu exactement de la même manière, » a souligné Mme Plante.

Elle rappelle que la CMM souhaitait instaurer une taxe sur l’immatriculation pour le financement des transports en commun, mais que le projet avait été rejeté par la Société de l’assurance automobile du Québec.

« M. Bonnardel a dit qu’il voulait négocier, regarder différentes avenues pour un nouveau pacte fiscal en transport. Mais j’ai besoin d’engagements clairs. Qu’est-ce qui sera sur la table ? Les municipalités sont prêtes, on en a des solutions », a-t-elle lancé.