Les hélicoptères offrant des balades à partir de l’aéroport de Saint-Hubert n’ont pas fini de susciter la controverse : ils ont changé d’itinéraire à la suite de plaintes de résidents de Longueuil, mais ils indisposent toujours des citoyens de Saint-Lambert, dont la mairesse promet de se battre pour interdire les vols au-dessus de sa ville.

« On va tout faire pour faire cesser cette activité », s’indigne la mairesse Pascale Mongrain, furieuse. « C’est un manque de civisme, on ne peut pas permettre à des entreprises de faire autant de bruit au-dessus de quartiers résidentiels autrement paisibles. Se faire assommer avec le bruit constant ce des appareils, on dit non ! »

C’est l’école de pilotage Helicraft qui est la cible de ces critiques, en raison de ses tours d’hélicoptères permettant d’admirer Montréal et le fleuve du haut des airs.

Depuis un an, des résidents de l’est de Longueuil, voisins de l’aéroport, se plaignaient d’être dérangés par les hélicoptères qui volaient trop bas et trop souvent au-dessus de leurs maisons.

« Le bruit était épouvantable ! », commente la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier.

Près de l’aéroport, les appareils doivent voler à moins de 600 pieds d’altitude, pour éviter les risques de collisions avec des avions.

Ailleurs, au-dessus des zones urbaines, les appareils volent à plus de 1000 pieds.

Après plusieurs mois de discussions entre la Ville de Longueuil, Helicraft, NAV Canada et Transports Canada, un compromis a été trouvé : depuis le 15 avril, les hélicoptères décollent au-dessus du boisé Du Tremblay et du parc industriel, avant de bifurquer pour suivre l’autoroute 20 jusqu’au fleuve. Le retour vers l’aéroport suit le même trajet.

photo tirée du site web de Helicraft

Carte du trajet « Circuit Saint-Laurent » offert par l’entreprise Helicraft.

Depuis que les itinéraires ont changé, « c’est comme le jour et la nuit », se réjouit Malik Yacoubi, un Longueuillois habitant non loin de l’aéroport de Saint-Hubert, qui a mené la charge avec d’autres citoyens contre les appareils survolant leur quartier à basse altitude.

Mais à Saint-Lambert, on s’insurge, parce que le nouveau trajet passe directement au-dessus de la ville. Même si l’altitude de 1000 pieds est respectée, « c’est nuisible quand on est dehors, parce que le bruit est constant et répétitif la fin de semaine », dénonce la mairesse Mongrain.

photo tirée de la page facebook de pascale mongrain

Pascale Mongrain, mairesse de Saint-Lambert

Nous allons faire pression sur le gouvernement fédéral pour faire retirer le permis à ce genre d’entreprise.

Pascale Mongrain, mairesse de Saint-Lambert

Mais le président et directeur d’exploitation d’Helicraft, Jimmy Joubert, ne l’entend pas de cette oreille. « La réglementation aérienne est très claire : on peut survoler les villes à 1000 pieds d’altitude en tout temps », rappelle-t-il.

Il souligne d’ailleurs que c’est son entreprise qui a proposé de modifier l’itinéraire des hélicoptères l’année dernière, en réponse aux plaintes des citoyens de Longueuil, mais que les délais administratifs l’ont empêché d’implanter les changements plus rapidement.

Pascale Mongrain a l’intention de profiter de la consultation sur l’avenir de l’aéroport de Saint-Hubert, du 25 au 28 mai, pour faire entendre l’opposition de ses citoyens aux vols d’hélicoptères.

Elle prévoit aussi s’opposer à la construction d’une aérogare et à l’augmentation des liaisons aériennes.

« L’augmentation du trafic va pénaliser plusieurs secteurs, dit-elle. Les gens viennent s’installer sur la Rive-Sud parce que c’est résidentiel, on veut des quartiers paisibles ! »