La Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPM) estime que le prochain chef de police devrait être issu des rangs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), et prévient qu’il aura d’importants défis à relever au cours de son mandat.

« La Fraternité considère opportun de miser sur un candidat ou une candidate qui connaît le SPVM de l’intérieur. Cette fois, le Service comporte suffisamment de personnes prêtes et compétentes pour y trouver le prochain directeur ou la prochaine directrice, et considérant l’ampleur des défis, cette personne n’aura pas la partie facile », écrit le président de la Fraternité, Yves Francœur, dans une lettre adressée à ses membres lundi, dont La Presse a obtenu copie.

M. Francœur poursuit en souhaitant que le futur chef fasse preuve d’une « remarquable bonne foi ».

L’ancien chef de police, Sylvain Caron, est parti à la retraite le 11 avril. C’est Sophie Roy qui le remplace de façon intérimaire. La Ville de Montréal entreprendra bientôt son processus de sélection, qui fera l’objet d’une consultation publique.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Sophie Roy

Dans sa missive, le président du syndicat de policiers expose aussi trois problèmes auxquels il faut s’attaquer rapidement : le sous-financement, le manque d’effectifs et le désengagement.

Les policiers « sont fatigués d’entendre des élus se déclarer troublés au moindre clip hors contexte de dix secondes roulant dans les médias », ce qui joue sur le moral des troupes, et entretient les préjugés à leur égard, déplore Yves Francœur.

Pressions pour des vestes pare-balles

Il dénonce aussi le sous-financement et le manque d’effectifs au sein du service de police qui, dit-il, entraîne du temps supplémentaire obligatoire, qui provoque par la suite des arrêts de travail et des troubles de santé mentale.

« Récemment, la Fraternité a dû faire pression pour obtenir des vestes pare-balles conformes aux normes contemporaines et adaptées à la physionomie féminine, révèle-t-il. On ne parle pas ici de caprices, mais bien d’équipements de base dont votre vie peut dépendre, et malgré cela, nous avons dû intervenir pour qu’y soient accordées des ressources. »

Plus d’intervenants

M. Francœur souligne que les policiers doivent de plus en plus intervenir pour des troubles causés par des personnes souffrant de problèmes de santé mentale, qui deviennent alors des problèmes de sécurité publique.

« La pandémie a accentué le phénomène et les policiers prendront toute l’aide qui leur sera accordée. Des intervenants, nous aussi, nous en voulons davantage », écrit le président de la Fraternité.

Cependant, il prévient qu’il ne faut pas définancer la police pour financer les organismes communautaires.

« Oui, il faut mieux financer le communautaire, non, le communautaire ne pourra jamais remplacer la police », note-t-il.