(Laval) Le service d’autobus est perturbé mardi à Laval. La direction de la Société de transport de Laval l’attribue à des moyens de pression qu’elle qualifie d’illégaux de la part des chauffeurs d’autobus — ce que nie le syndicat.

La STL rapporte que dès lundi, 150 voyages avaient dû être annulés, un nombre « exceptionnellement élevé ». Mardi, les perturbations se sont poursuivies, avec un refus concerté des chauffeurs d’autobus de faire des heures supplémentaires, selon elle, et un boycottage des assignations aux circuits scolaires.

La STL a l’intention de s’adresser au Tribunal administratif du travail « pour faire cesser les moyens de pression » puisque, selon elle, ceux-ci contreviennent à une ordonnance déjà rendue par le tribunal, en novembre dernier.

En entrevue mardi, le président du syndicat, Patrick Lafleur, a réfuté en bloc les accusations de l’employeur.

« Il n’y a aucune concertation. Il n’y a aucun moyen de pression à ce niveau-là. Le syndicat des chauffeurs et les travailleurs ont respecté les injonctions qui nous ont été imposées par le Tribunal administratif du travail. J’ai de la misère à concevoir que l’employeur nous accuse en ce sens-là. »

Il avance d’autres explications. Avec la COVID-19, plusieurs chauffeurs doivent se placer en isolement, par exemple.

Le litige entre les deux parties traîne en longueur. Les chauffeurs d’autobus avaient déjà tenu des journées de grève en novembre dernier, tout en maintenant les services essentiels.

La direction de la STL a proposé de résoudre le litige en le soumettant à l’arbitrage, mais le syndicat s’y refuse, disant préférer négocier la convention collective.

« Malheureusement, le syndicat a refusé et préfère, une fois de plus, prendre la clientèle en otage plutôt que de dénouer l’impasse dans les négociations », a affirmé la direction par voie de communiqué.

« Nous, on ne pense pas qu’on est rendu à l’arbitrage » ; il y a encore place à la négociation ; « on est sûrement capable de s’entendre », réplique M. Lafleur.

La question des augmentations de salaire divise les parties. Les chauffeurs d’autobus constatent la poussée inflationniste et « ne veulent pas s’appauvrir », rapporte M. Lafleur. Mais la STL a enregistré une baisse de ses revenus, à cause de la diminution de l’achalandage engendrée par la pandémie de COVID-19.