À peine sortie de la guerre, la nouvelle ambassadrice désignée de l’Ukraine au Canada, Yulia Kovaliv, a rencontré les bénévoles de l’Église catholique ukrainienne Saint-Michel-Archange lundi soir. Son but : s’assurer que l’aide humanitaire se rende sur le terrain en Ukraine… le plus vite possible.

Auparavant cheffe adjointe du cabinet du président ukrainien Volodymir Zelensky, Yulia Kovaliv a été désignée ambassadrice du Canada par décret le 10 mars dernier. Elle a elle-même quitté l’Ukraine en guerre, via la Pologne, a-t-elle confié aux bénévoles assemblés dans l’Église catholique ukrainienne Saint-Michel-Archange, située sur la rue Iberville à Montréal, lundi soir.

« Mon but, c’est de remercier tous les gens et les bénévoles, pour leur travail et leur soutien humanitaire, a-t-elle déclaré à La Presse. Parce que c’est précieux. » Les bénévoles de cette église, comme plusieurs autres à Montréal, amassent des dons depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour les acheminer sur le terrain. « L’ambassade ukrainienne est engagée à leur offrir le soutien logistique pour que l’aide humanitaire soit délivrée dans un temps opportun », a-t-elle renchéri.

Rappelons que le gouvernement du Québec a annoncé le 7 avril une aide de 100 000 $ pour l’acheminement d’envoi matériel du Canada vers l’Ukraine. L’annonce avait été faite dans cette même église, devenue l’un des points centraux des efforts humanitaires à Montréal.

Plusieurs autres diplomates, dont Eugene Czolij, consul honoraire d’Ukraine à Montréal, de même que des membres du consulat polonais à Montréal, était par ailleurs présent pour accueillir Mme Kovaliv.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, collaboration spéciale

Yulia Kovaliv, ambassadrice ukrainienne désignée au Canada, discute avec les bénévoles et diplomates à l’Église ukrainienne Saint-Michel-Archange, à Montréal. À ses côtés, le pasteur de l’église, Yaroslav Pivtorak.

L’importance des dons

L’aide en dons matériels est complémentaire à celle en argent, affirme Marta Zybko, bénévole depuis plus d’un mois à l’Église ukrainienne Saint-Michel-Archange. À condition que la logistique soit adéquate, précise-t-elle.

Les bénévoles de l’Église ukrainienne Saint-Michel-Archange reçoivent directement des départements ukrainiens la liste des effets de première nécessité dont ils ont besoin, explique Mme Zybko. Ces effets sont ensuite acheminés en petites cargaisons par avion, scellés dans des camions en Pologne et délivrés dans les principales villes ukrainiennes, qui les redistribuent ensuite sur le terrain.

« On est un petit maillon dans une grande chaîne logistique qui fonctionne, soutient Mme Zybko. On l’a bien démontré au gouvernement provincial, qui a répondu avec enthousiasme. » À son sens, il n’est pas si simple de s’approvisionner dans les pays limitrophes de l’Ukraine, déjà débordés avec l’arrivée des réfugiés. « Nous, on envoie ce qu’ils ont besoin, parce qu’on a cette information-là. »

Sans compter les dessins d’enfants, glissés dans les sacs de couchage, qui encouragent ceux qui reçoivent les colis, en Ukraine, à tenir bon. « C’est l’aspect humain, aussi, qu’on peut joindre. Et ça nous fait du bien », résume celle qui a longtemps travaillé dans le milieu de la finance.

Le 1er mars dernier, Québec a accordé une aide de 300 000 $ répartie également entre les fonds d’urgence des organismes de coopération internationale Médecins du Monde Canada et la Croix-Rouge canadienne. Une deuxième aide humanitaire de 700 000 $ a aussi été annoncée le 16 mars pour soutenir des organismes de coopération internationale du Québec.