L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal presse l’administration Plante d’inclure deux membres « indépendants » de la société civile au sein de la Commission de la sécurité publique, une des recommandations tirées du rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) sur le racisme systémique.

« Donner une voix aux citoyens au sein de cette commission nous assurerait qu’on couvre tous les angles en amont plutôt qu’en réaction », a affirmé mercredi le porte-parole d’Ensemble Montréal en matière de sécurité publique, Abdelhaq Sari, en marge d’une conférence de presse.

Il estime que les membres choisis devront « avoir une expertise très large » en sécurité publique, qui ne concerneraient « pas seulement que la police », mais qui toucherait à plusieurs domaines de la sécurité publique. Mais d’abord et avant tout, « ces personnes devront être apolitiques, et donc n’avoir aucun lien avec aucun parti politique », prévient le conseiller.

Son parti déplore que l’administration Plante ait pris un « retard » considérable dans ce dossier. Dans son rapport, l’OCPM recommandait en effet à la Ville que « d’ici octobre 2021, elle fasse des représentations auprès du gouvernement du Québec pour amender l’article 72 de la Charte de la Ville de Montréal et faire passer de neuf à onze le nombre de membres siégeant à la Commission de la sécurité publique, afin d’inclure deux membres indépendants représentant la société civile ».

Au total, « seulement 10 des 38 recommandations sur le racisme et la discrimination systémiques ont été mises en place en deux ans », déplore l’opposition, qui réclame d’accélérer les démarches en ce sens. Une motion devrait d’ailleurs être déposée au conseil municipal du 25 avril « pour obtenir un engagement formel de l’administration Plante ».

Par écrit, le cabinet de Valérie Plante a indiqué mercredi qu’il entend bel et bien concrétiser cette recommandation de l’OCPM. « Nous voulons que davantage de voix soient entendues, mais nous devons le faire de manière à entendre le plus grand nombre de personnes possible, notamment des experts, dans un cadre approprié. C’est pourquoi les équipes travaillent présentement à déterminer le cadre et les processus propres à la recommandation. Une fois cette étape d’analyse terminée, une demande pourra être déposée au ministère », a indiqué l’attachée de presse Marikym Gaudreault.