Montréal veut développer près de 4000 nouvelles unités d’habitation et tripler le nombre d’emplois dans le secteur Bridge-Bonaventure, dont le redéveloppement fait l’objet de discussions depuis quelques années déjà. L’administration Plante s’est aussi déjà engagée, cet automne, à créer une promenade riveraine. Mais les premiers travaux n’auront pas lieu avant 2024.

« On arrive avec une vision équilibrée, qui reconnait l’identité du secteur, mais qui permet aussi un renouveau urbain », affirme le responsable des dossiers d’urbanisme au comité exécutif, Robert Beaudry, qui a présenté mardi sa « vision préliminaire » pour Bridge-Bonaventure, en entrevue à La Presse.

Il chiffre à 3800 le nombre de nouvelles unités qui pourraient être construites dans le secteur, aux abords du bassin Wellington, dont 1270 logements sociaux et abordables ainsi que 320 logements familiaux.

La création de « nombreux espaces verts » est aussi au cœur de la vision préliminaire de la Ville, qui aimerait par ailleurs voir une station du REM dans le secteur. En octobre, pendant la campagne électorale, la mairesse Valérie Plante avait promis de créer une promenade riveraine sur les berges du fleuve Saint-Laurent. Montréal propose donc de créer « 48 hectares de nouveaux espaces verts publics » et cinq kilomètres de berges, le long du fleuve et du canal de Lachine. Une douzaine de kilomètres de voies cyclables seraient aussi ajoutées de part et d’autre de la nouvelle promenade.

IMAGE FOURNIE PAR LA VILLE DE MONTRÉAL

« Ce qu’on voudrait, ce sont des promenades accessibles pour tous et sécuritaires. Ça implique donc une certaine révision de l’espace. L’industrie actuelle est un atout, mais elle génère aussi des nuisances. L’objectif serait donc de diriger la circulation de camionnage vers les axes principaux de transit, par exemple l’autoroute Bonaventure, donc vraiment d’utiliser davantage le réseau supérieur que les petites rues », convient M. Beaudry, en ajoutant que les nouveaux logements seraient également développés sur le réseau local, « pas trop près des industries lourdes ».

Le stade « pas à l’ordre du jour »

Pour l’instant, le plan de la Ville n’inclut pas le projet de stade de baseball de l’homme d’affaires Stephen Bronfman. Ce dernier s’était pourtant montré très optimiste à l’idée de voir son projet se concrétiser, en décembre dernier, à l’issue d’une rencontre avec la mairesse Valérie Plante. « C’est un intrant majeur pour le secteur, mais actuellement, on comprend que le projet n’est pas à l’ordre du jour, donc nous on travaille avec notre vision sur le développement économique », a brièvement confié M. Beaudry à ce sujet.

Il dit surtout viser à « tripler le nombre d’emplois » dans le secteur Bridge-Bonaventure, qui en compte actuellement 2000 à travers une cinquantaine d’entreprises. « On veut se rendre à environ 6500, en misant notamment sur les technologies propres, les entreprises culturelles et liées au tourisme, l’artisanat. On a une capacité d’accueil de 455 000 mètres carrés pour du développement économique », dit-il.

Pour attirer plus d’employeurs, la Ville compte d’ailleurs « capitaliser » sur de grands joueurs déjà bien implantés, comme le Port de Montréal, la minoterie ADM, les Forges de Montréal ou les industries MELS. « La stratégie, ça va être de joindre des petites entreprises qui ont intérêt à se situer près de ces grands joueurs-là », confie l’élu municipal à ce sujet.

Montréal veut déposer « d’ici l’automne » son plan final à l’Office de consultation publique (OCPM), afin que la population se prononce. L’exercice avait déjà été réalisé entre 2019 et 2020. Cette fois, la Ville vise l’adoption d’un règlement dès 2023, pour entamer des travaux en 2024. Les projets immobiliers pourraient être lancés à la mi-2025, voire au début 2026.