(Québec) D’autres joueurs pourraient soumettre des projets de transport collectif dans la région métropolitaine.

La ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, a ouvert cette porte jeudi dans le cadre du débat sur le REM de l’Est, le projet controversé de train électrique de la Caisse de dépôt pour l’est de Montréal qui mobilise beaucoup d’opposants.

Jusqu’à maintenant, la stratégie du gouvernement Legault a toujours été de confier des projets d’expansion de transport en commun dans la région montréalaise à la Caisse de dépôt et placement (CDPQ), qui s’est lancée depuis 2015 dans la conception et l’exploitation de son propre réseau privé, le REM.

Devant l’opposition au REM de l’Est, si la Caisse « décide de se retirer de ce projet du REM de l’Est […], la ministre peut-elle prendre l’engagement de mettre de l’avant un projet alternatif ? » a demandé le député Alexandre Leduc, de Québec solidaire, dans un débat au Salon bleu.

« Ce n’est pas le seul joueur, mais c’est un joueur qui est extrêmement important et qui va sans doute donner exemple pour d’autres organisations qui pourraient se pointer », a laissé entendre la ministre déléguée.

Ainsi, il y aurait « de nouveaux joueurs (qui) sont en train d’intégrer ce modèle » du REM, a-t-elle poursuivi.

« Peut-être y aurait-il d’autres joueurs », a-t-elle envisagé, en ajoutant qu’« on ne va pas dans la privatisation ».

En entretien téléphonique, l’attachée de presse de la ministre a confirmé que d’autres intervenants, publics ou privés, « pourraient se montrer intéressés » à réaliser des projets de transport structurant dans la région de Montréal.

« On est en train de repenser complètement » le transport collectif, a dit Catherine Boucher, au téléphone.

« On veut regarder toutes les possibilités. On ne veut pas se cantonner à accorder l’exclusivité (de projets de transport collectif) à la Caisse de dépôt ou à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). »

La Caisse de dépôt est en train de réaliser la première phase du REM, pour relier l’ouest de l’île, le centre-ville, les Basses-Laurentides et la Montérégie.

Elle est toutefois embourbée dans un autre mandat attribué par le gouvernement caquiste, soit le REM de l’Est, qui comporte une ligne qui va de la station Robert-Bourassa, au centre-ville, jusqu’à Pointe-aux-Trembles, assortie d’une antenne qui monte vers le nord jusqu’au cégep Marie-Victorin.

Le futur chantier est fortement contesté dans plusieurs quartiers de l’est notamment parce qu’il s’agirait d’un train en hauteur, sur pilotis.