L’administration Plante a perdu le contrôle du recyclage à Montréal, a déploré l’opposition officielle à l’hôtel de ville, après des révélations en série sur la gestion du contenu des bacs bleus.

Depuis un mois, le public a appris que le tout nouveau centre de tri de Lachine avait des problèmes importants de performance, qu’en conséquence des milliers de tonnes de recyclage finissaient au dépotoir et que du plastique recyclé montréalais finissait brûlé en Inde, où il pollue l’air.

Lundi, La Presse a révélé que la Ville de Montréal avait commandé un audit général de l’entreprise Ricova (qui jouit d’un quasi-monopole sur le recyclage dans la métropole) parce qu’elle pourrait se trouver en conflit d’intérêts dans la vente des ballots de recyclage.

« C’est toute l’administration qui est fautive », a asséné le chef de l’opposition Aref Salem, mardi matin. « Il est temps que l’administration Plante soit imputable de sa gestion et qu’elle fasse la preuve que l’environnement n’est pas qu’un simple slogan pour son parti. »

L’opposition exige que les fonctionnaires du service de l’environnement de la Ville de Montréal comparaissent au prochain conseil municipal afin de rendre des comptes aux élus.

L’administration durcit le ton

Dans une déclaration écrite, l’administration Plante a défendu la façon dont elle avait géré cet épineux dossier.

Elle a durci le ton face aux problèmes de tri et de revalorisation des installations de Ricova, évoquant la possibilité que l’entreprise ait violé son contrat avec la Ville de Montréal.

« La Ville exige des critères de performance élevés aux entreprises qui gèrent les centres de tri et elle continuera d’assurer un suivi serré de la qualité des matières qui y sont traitées. Notre administration est déterminée à faire la lumière sur ce stratagème et suit attentivement l’audit piloté par la firme externe Deloite sur le processus de ventes des matières de l’entreprise Ricova », a indiqué l’attachée de presse Marikym Gaudreault.

Elle a continué : « Quand la Ville accorde un contrat à une entreprise pour la gestion de ses matières résiduelles elle s’attend, par des exigences contractuelles, à ce que ces matières soient revalorisées, sans quoi cela représente un bris de contrat. »