La famille et les proches de Meriem Boundaoui, tuée par balles dans le secteur de Saint-Léonard il y a un an, se sont réunis sur les lieux du drame pour demander justice alors qu’aucun suspect n’a été arrêté.

« Elle est toujours dans nos cœurs. C’est comme si elle était morte hier », dit en chuchotant Safia Boundaoui, sœur de la victime. Elle essuie ses larmes et esquisse un sourire timide en voyant les dizaines de personnes réunies pour rendre hommage à la jeune Meriem.

C’est le 7 février 2021 que Meriem Boundaoui, 15 ans, a été assassinée. Un an plus tard, la blessure est encore vive.

Chaque fusillade impliquant de jeunes victimes fait frémir Safia Boundaoui.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Safia Boundaoui, sœur de la victime

Chaque fois, c’est le même cauchemar. On perd nos ados. On veut plus de sécurité.

Safia Boundaoui, sœur de la victime

Aucun suspect n’a été arrêté jusqu’à présent. Safia Boundaoui vit difficilement l’absence de réponse par rapport au meurtre de sa petite sœur. « Je fais encore confiance aux autorités, mais c’est impossible de tourner la page tant qu’il n’y aura pas de justice. »

« On veut dire aux jeunes qui arrachent des vies qu’ils laissent des blessures dans les familles. On veut une justice pour Meriem », ajoute le beau-frère de la victime, Samir Bouchoul.

Actions concrètes

Quelques citoyens et organismes communautaires se trouvaient sur place en soutien à la famille. Plusieurs demandent des actions plus concrètes des gouvernements provincial et fédéral et pensent qu’il faut serrer la vis sur le plan des armes de poing.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Meriem Boundaoui a été atteinte par balle le 7 février 2021, alors qu’elle était assise sur le siège passager d’un véhicule garé.

« Il faudrait des peines plus sévères sur les armes à feu. C’est bien beau, regarder ce qui se passe et être bouleversé quand ça arrive, mais il faut faire quelque chose », estime Anie Samson, de la Communauté des citoyens en action contre les criminels violents (CCACV).

Un sentiment d’impunité s’est développé chez les criminels armés, juge André Gélinas, ex-policier et l’un des porte-paroles de la CCACV.

Les victimes de ces évènements violents sont de plus en plus jeunes. Ça peut arriver à n’importe qui, criminalisés ou pas.

André Gélinas, ex-policier et porte-parole de la CCACV

Les circonstances entourant ce meurtre demeurent nébuleuses. Un conflit entre deux familles de commerçants, d’abord provoqué par une banalité, mais qui s’est envenimé avec le temps, aurait mené à ce tragique évènement, selon des informations obtenues par La Presse l’automne dernier. L’adolescente n’aurait rien eu à voir avec toute cette histoire.

Assise sur le siège passager d’un véhicule garé, Meriem Boundaoui avait rejoint un homme rencontré quelques semaines plus tôt sur les réseaux sociaux. Le conducteur a raconté avoir rencontré deux connaissances, avec qui il a entamé une simple conversation. Il a affirmé à l’époque à La Presse ne pas être au courant d’une querelle entre les deux personnes rencontrées et les présumés tireurs.