L’opposition officielle à l’hôtel de ville et les villes défusionnées voteront contre le budget 2022 présenté par la mairesse Valérie Plante et son administration.

Ensemble Montréal, l’ex-parti de Denis Coderre, a fait valoir que le budget présenté juste avant les Fêtes surévaluait les revenus de la Ville et faisait abstraction de la flambée de COVID-19. « C’est l’année où le bateau prend l’eau », a résumé Aref Salem, le chef de l’opposition.

« Ce budget, il n’est pas fait sur de bonnes bases », a-t-il dit. L’élu reproche à la mairesse et à son équipe de ne pas avoir attendu la fin de 2021 pour connaître les résultats réels de l’année et de plutôt s’être fiées à des projections financières.

« C’est aussi un budget où les promesses de Projet Montréal ne sont pas tenues », a déploré M. Salem, montrant notamment du doigt un manque d’investissement dans le logement abordable.

Le budget 2022 « pourrait bien constituer le point de bascule vers un changement beaucoup plus désagréable pour les Montréalais, soit une hausse de taxes ou une baisse des services », a continué le chef de l’opposition.

La mairesse Plante n’a pas tardé à réagir.

« Le budget de notre administration nous permet de faire face aux défis reliés au contexte pandémique tout en accélérant les priorités des Montréalais, notamment en habitation, en transition écologique et en sécurité, a-t-elle affirmé dans une déclaration transmise par son cabinet. Ce budget est connecté à la réalité et aux besoins de la population. »

Les maires de banlieue opposés

L’Association des maires de banlieue (AMB) recommande aussi aux maires des villes liées de voter contre ce budget au conseil d’agglomération.

Le regroupement dénonce la formule de calcul des quotes-parts qui désavantagerait les villes essentiellement résidentielles comme Beaconsfield, Montréal-Ouest ou Hampstead.

« Nous recommandons fortement à nos collègues maires et mairesses des villes de l’agglomération de ne pas en appuyer l’adoption puisque ceux-ci ne cadrent pas avec les attentes exprimées », ont ainsi écrit Georges Bourelle et Alex Bottausci, respectivement maires de Beaconsfield et de Dollard-des-Ormeaux.

« La notion d’équité fiscale entre l’ensemble des municipalités de l’île de Montréal demeure un enjeu non résolu, malgré nos appels répétés auprès des autorités (montréalaise et gouvernementales) à cet égard », ont-ils écrit. « L’effort financier demandé aux citoyens de nos municipalités est colossal, alors qu’ils paient déjà 56 % de plus que ceux de la Ville de Montréal, et ce, malgré le fait qu’ils reçoivent moins de services. »