Des utilisateurs des vélos électriques BIXI remettent en question leur utilisation de cette méthode de transport en raison de la nouvelle tarification imposée en 2021, le transporteur à deux roues ayant augmenté la facture pour leur emploi.

« Je n’ai pas touché à un BIXI électrique depuis le début de la saison. » Utilisateur régulier, Julien Sola se dit déçu des nouveaux prix affichés par l’entreprise de location de vélos.

« J’avais l’habitude d’utiliser le BIXI électrique pendant des trajets de 45 minutes. J’étais bien content qu’il n’y ait qu’un dollar de frais supplémentaires. Et quand j’ai vu que ça coûtait 10 cents la minute cette année, cela revient quatre fois plus cher pour moi », se désole l’homme qui possède un abonnement de saison.

La porte-parole de BIXI, Bérengère Thériault, indique que la nouvelle tarification « souhaite refléter le réel emploi de chaque utilisateur ». Le transporteur à deux roues a augmenté la facture pour l’utilisation de ses vélos électriques, imposant des frais de 10 cents pour chaque minute pour les détenteurs d’abonnement. Un utilisateur ponctuel doit quant à lui débourser 25 cents la minute pour se déplacer au moyen d’un BIXI électrique.

Les quartiers éloignés désavantagés ?

Adepte de BIXI, Nikola Wagner considère que l’augmentation des tarifs des vélos électriques pénalise les personnes qui résident en dehors des quartiers centraux de Montréal.

Plus on est éloigné, plus le BIXI électrique est utile pour couvrir de plus longues distances. On pénalise les gens qui pourraient bénéficier directement de l’utilisation d’un BIXI électrique. Dans un contexte de transport actif et de transport urbain, ça ne tient pas la route.

Nikola Wagner, adepte de BIXI

La porte-parole de BIXI ne s’attend toutefois pas à ce que les nouveaux tarifs découragent les utilisateurs de BIXI cette année. « Nous sommes présentement à une hausse de 650 % des abonnements comparativement à ceux vendus en 2020 », affirme Mme Thériault.

Abordables pour les courts trajets

La nouvelle grille de tarification est bénéfique pour les cyclistes qui effectuent de courts déplacements et ceux qui emploient les BIXI ordinaires, estime Renato Hübner Barcelos, professeur au département de marketing de l’Université du Québec à Montréal. Il considère que cette méthode de tarification à la minute donne un sentiment de contrôle au consommateur.

Le portrait diffère toutefois pour les utilisateurs réguliers de bicyclettes électriques. « Si l’objectif est de prendre un vélo électrique pour faire du tourisme une journée, une personne qui ne va pas s’abonner ne voit pas d’inconvénient à payer plus cher pour une journée. Mais pour une personne qui emploie le vélo électrique tous les jours, la nouvelle forme de tarification n’est pas la plus intéressante », explique le professeur.

M. Hübner Barcelos ajoute qu’un abonnement demeure une option attrayante pour les utilisateurs réguliers de BIXI.

La porte-parole de BIXI affirme que des utilisateurs vont devoir débourser un peu plus dans des cas précis, mais que les tarifs restent abordables. « La moyenne d’un trajet électrique est de 19 minutes. Si on fait le calcul, c’est 90 cents de plus cette année [pour un abonné] », dit Mme Thériault. Elle ajoute que cette augmentation s’explique par le coût d’exploitation deux fois plus élevé pour un vélo électrique que pour un BIXI ordinaire.

Malgré tout, certains consommateurs interrogés par La Presse demeurent mécontents. « Je crois que BIXI essaie de faire du vélo électrique sa vache à lait en augmentant ce prix-là et en diminuant le reste », lance un cycliste, Joseph Boulos. Il dit maintenant « y penser à deux fois » avant d’enfourcher une bicyclette électrique.

Les utilisateurs de BIXI interrogés s’entendent cependant pour dire qu’il est convenable de payer davantage pour un vélo électrique.