L’Escouade mobilité de la Ville de Montréal sera dorénavant présente sept jours sur sept dans les rues de la métropole, et aura le pouvoir de faire remorquer les véhicules qui entravent la circulation.

Les 16 inspecteurs de l’Escouade ont réalisé plus de 30 000 interventions depuis leurs débuts en 2018, selon un bilan présenté mercredi matin au comité exécutif de la Ville.

« On a plus de 5000 chantiers par année à Montréal, a souligné la mairesse Valérie Plante. Et 75 % des chantiers ne sont pas des chantiers de la Ville de Montréal. Mais l’Escouade mobilité doit trouver des solutions pour 100 % des chantiers. »

Même si tous les problèmes de circulation ne sont pas réglés, « les résultats de l’Escouade sont là », assure le conseiller responsable de la gestion des chantiers au comité exécutif, Jocelyn Pauzé.

« La tâche est grande, mais on se donne les outils pour pouvoir agir », dit-il.

En 2020, les inspecteurs ont réalisé 22 400 interventions et remis 6170 constats d’infraction à des contrevenants, indique le bilan présenté par Driss Ezzaher, chef de division du service de la concertation des arrondissements.

En comparaison, 6170 interventions avaient été réalisées en 2019. Les inspecteurs ont obtenu le droit de remettre des contraventions en juin 2019.

Plus de 90 % des situations problématiques ont été réglées le jour même, a souligné M. Ezzaher.

« Une attention particulière a aussi été portée aux cônes orange et aux panneaux de signalisation inutiles, 400 interventions ont été réalisées à cet égard, a-t-il dit. Pendant l’hiver, des efforts soutenus ont permis de signaler tous les secteurs mal déneigés, menant à 200 interventions du genre. »

Certains chantiers ont même été reportés après l’intervention de l’Escouade.

L’Escouade a déployé des inspecteurs à vélo et acquis six véhicules hybrides, a-t-il ajouté.

On prévoit aussi augmenter la surveillance des axes sensibles lors des tempêtes hivernales, notamment les trottoirs et les pistes cyclables.

Certaines opérations seront aussi planifiées dans des secteurs où les problèmes sont récurrents, comme les zones de livraison, les voies réservées au transport en commun ou encore les corridors piétons aux abords des chantiers.

Selon Ensemble Montréal, le parti d’opposition à l’hôtel de ville, ce bilan n’est cependant pas une occasion de se réjouir.

« Les chiffres ne valent rien si on ne les met pas en contexte avec le nombre de trajets », dénonce Lionel Perez, chef de l’opposition. « On a juste à demander à n'importe quel Montréalais s'il est satisfait du nombre de minutes qu'il a perdues, coincé dans sa voiture, durant les trois dernières années! »

« L'administration a beau se péter les bretelles avec son escouade, elle a quand même annulé le tiers de ses travaux pour 2021 parce qu'elle était incapable de bien les gérer et coordonner les chantiers », souligne-t-il.