Le nombre de policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui ont simultanément une autre occupation a doublé en seulement trois ans, a appris La Presse.

En 2020, 570 policiers montréalais déclaraient avoir un « double emploi », contre 282 en 2017. Au total, le SPVM compte environ 4600 hommes et femmes en uniforme.

Ce sont les données rendues publiques par le Service lui-même, après une demande d’accès à l’information. Ces données n’incluent pas les policiers qui gèrent des immeubles locatifs en leur nom propre.

Par courriel, le SPVM a fait valoir que ces déclarations concernent évidemment des policiers occupant deux emplois, mais aussi des policiers qui rapportent simplement une implication bénévole dans une équipe de hockey ou dans une école, par exemple.

« Dans les dernières années, le SPVM a déployé une série de mesures pour s’assurer que l’ensemble de ses policiers soient au fait de l’obligation légale associée à l’article 118 de la Loi sur la police », a indiqué l’organisation, évoquant le texte de loi qui crée l’obligation légale de rapporter ses autres allégeances. « Pour ce faire, diverses actions de communication ont été mises en branle (communiqués internes, rencontres d’information, suivis, etc.). Les chiffres des dernières années témoignent des efforts déployés. »

La Fraternité des policiers n’a pas voulu commenter le dossier.

Un courtier-policier

Si le nombre de policiers qui ont fait une déclaration de double emploi a doublé, le nombre total de ces déclarations a augmenté encore plus rapidement (un policier peut déclarer plus d’un « double emploi »).

Près de 1000 déclarations ont été enregistrées en 2020 par le SPVM, contre seulement 371 en 2017. Ces données incluent toutefois la gestion d’immeubles locatifs.

« Il est important de préciser que ces chiffres ne tiennent pas compte de la fréquence et des heures consacrées à ces occupations parallèles », a expliqué la chargée de communication Gabrielle Fontaine-Giroux par courriel. « Les policiers déclarent tout emploi, fonction ou charge, autre revenu, activités pédagogiques, activités rémunérées ou non au sein d’organismes à but non lucratif. »

L’enjeu du double emploi des policiers avait fait les manchettes en 2017, lorsqu’une violente tempête de neige avait piégé des centaines d’automobilistes sur l’A13. La Presse avait révélé que l’officier de la Sûreté du Québec était aussi courtier immobilier et qu’il avait un rendez-vous chez le notaire le jour de la tempête. Un rapport sur les évènements n’avait toutefois pas retenu cet élément comme facteur explicatif du cafouillage.

Québec avait ensuite modifié sa législation pour interdire complètement les doubles emplois pour les policiers qui occupent des fonctions d’encadrement. En 2017, avant ce changement aux règles, 21 cadres du SPVM occupaient d’autres fonctions en plus de leur travail de policier.

Avec William Leclerc, La Presse