Situé au pied du mont Royal, l’ancien hôpital Royal Victoria marque le paysage montréalais depuis plus d’un siècle. L’Université McGill souhaite maintenant en faire un lieu consacré à la recherche sociale et environnementale, sans toutefois créer un « ghetto » de chercheurs. Des consultations publiques débuteront la semaine prochaine.

Avec son entrée faite de marbre, le Royal Victoria ramène en 1893, année de sa construction, quiconque y met les pieds. Le vieil ascenseur témoigne des nombreuses années qu’a traversées l’ancien hôpital.

  • Le vieil ascenseur de l’ancien hôpital, souvenir d’une autre époque

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Le vieil ascenseur de l’ancien hôpital, souvenir d’une autre époque

  • Le Nouveau Vic sera consacré à la recherche sur les politiques publiques et le développement durable.

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    Le Nouveau Vic sera consacré à la recherche sur les politiques publiques et le développement durable.

  • L’édifice a été construit en 1893.

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    L’édifice a été construit en 1893.

  • Les locaux de l’ancien hôpital ont changé de vocation à quelques reprises depuis le déménagement du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), en 2015.

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    Les locaux de l’ancien hôpital ont changé de vocation à quelques reprises depuis le déménagement du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), en 2015.

  • Le site offre une belle vue sur Montréal.

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    Le site offre une belle vue sur Montréal.

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Depuis le déménagement du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) en 2015 vers un autre site, l’Université travaille à un projet appelé le « Nouveau Vic ». Des toits verts, des espaces communs et des puits de lumière sont prévus. « On ne veut pas que ce soit un ghetto de recherche », précise Pierre Major, le directeur exécutif du projet. Ce dernier explique que l’endroit sera consacré à la recherche sur les politiques publiques et le développement durable.

Selon Pierre Major, plus de 3000 personnes profiteront chaque jour de cet espace qui devrait être achevé en 2028. La salle où se trouvaient naguère des rangées de lits sera donc reconvertie en espace d’étude. Le stationnement devant l’entrée sera aussi remplacé par un grand espace vert.

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Pierre Major, directeur exécutif du projet « Nouveau Vic »

Le Nouveau Vic occupera 15 % de la totalité du site. Le reste sera entre les mains de la Société québécoise des infrastructures (SQI). Des consultations publiques débuteront le 8 septembre, qui porteront entre autres sur l’aménagement du site, la conservation du patrimoine et l’accessibilité au mont Royal. Les parties les plus anciennes de l’hôpital seront conservées et celles datant d’après-guerre seront détruites.

En tout, le Nouveau Vic coûterait 700 millions de dollars, dont 225 millions qui seront investis par l’Université et 475 millions par le gouvernement du Québec. « McGill a la capacité financière, assure Pierre Major. On veut aussi approcher le gouvernement fédéral pour une contribution. »

De multiples vocations

Depuis 2015, l’ancien hôpital Royal Victoria a eu de multiples vocations, étant passé de centre d’hébergement pour les demandeurs d’asile à lieu accueillant les sans-abri durant la pandémie de COVID-19. Questionnée à savoir si l’endroit continuerait d’avoir une vocation semblable, la SQI a répondu qu’elle prioriserait « les besoins institutionnels et les services à la population » pour les édifices ne faisant pas partie du projet de l’Université McGill.

En juin dernier, le Parti québécois avait critiqué le gouvernement Legault au sujet du projet, l’accusant de faire de McGill une « université hégémonique à Montréal […] où on va parler anglais ». La ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, avait rétorqué que seule McGill avait répondu à l’appel lancé aux universités québécoises.

« La montagne dans la ville »

Selon Gérard Beaudet, professeur titulaire à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, l’enjeu principal est de s’assurer que la population ait accès au site.

La directrice des affaires publiques des Amis de la montagne, Maryline Charbonneau, est du même avis. « On ne veut pas que le site soit fragmenté ou qu’il y ait de multiples propriétaires, dit-elle. On veut que ça reste entre les mains des autorités publiques. »

Selon Mme Charbonneau, le lieu qu’occupe l’ancien hôpital, entre le mont Royal et le centre-ville, fait de lui « un emblème aussi important que la croix ». À travers le projet, l’idée serait « de faire descendre la montagne dans la ville ».

En plus de l’espace de recherche, Gérard Beaudet met de l’avant l’idée d’une cité universitaire internationale. Cette proposition de créer un lieu pour les étudiants étrangers et québécois avait été faite dans une lettre ouverte publiée dans La Presse, signée par Frédéric Mérand, Jérôme Lussier et Nicolas-Dominic Audet. « Ce type d’usage se prêterait très bien à ce site et permettrait d’ouvrir les terrains à la population et de donner accès au mont Royal », soutient le professeur.

Avec Marie-Eve Morasse, La Presse

En quelques dates

1974 : le premier service de soins palliatifs au Canada est inauguré à l’hôpital Royal Victoria.

Source : Société québécoise des infrastructures

1958 : l’équipe de l’hôpital Royal Victoria réussit la première greffe d’organe au sein du Commonwealth.

Source : Société québécoise des infrastructures