Baisse marquée de la population à Montréal

Les signalements de coyotes à Montréal, qui avaient explosé en 2018, ont connu une forte baisse en 2020, ce qui semble démontrer que les mesures prises par la Ville ont été efficaces pour éloigner ces bêtes des endroits habités.

En 2020, les citoyens ont fait 155 signalements après avoir aperçu des coyotes, comparativement à 397 en 2019 et 792 en 2018, selon un rapport divulgué en juin par le Service des grands parcs, du verdissement et du mont Royal.

Parmi les 155 signalements de l’année dernière, seulement 9 concernaient des animaux au comportement agressif, comparativement à 13 en 2019 et 120 en 2018.

« On note une baisse drastique des mentions rapportant des comportements agressifs envers des animaux domestiques ou des êtres humains depuis 2018. Par exemple, on dénombre seulement trois signalements en lien avec la morsure d’un animal domestique en 2020 (deux pour des chiens, un pour un chat), comparativement à 24 en 2018. D’après une analyse réalisée à l’été 2018, ce sont des attaques de chiens qui sont la plupart du temps rapportées (78 % des cas) », indique le rapport.

Quelques coyotes problématiques

« Quand il y a des problèmes, ça semble être lié à un, deux ou trois individus, certains coyotes en particulier, pour des raisons qui restent à élucider », explique Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic et responsable du dossier au comité exécutif.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic

Selon Mme Thuillier, les outils mis en place pour signaler et contrôler ces animaux sauvages ont permis de mieux les surveiller et d’agir lorsque c’était nécessaire.

Depuis 2017, des signalements ont été faits dans tous les arrondissements de la Ville, mais la majorité provenaient des arrondissements centraux d’Ahuntsic–Cartierville et de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension (64 %), qui bordent le parc Frédéric-Back et l’ancienne carrière Francon, apprend-on dans le rapport du Service des grands parcs.

À partir du mois d’avril 2019, on note une baisse drastique du nombre mensuel de signalements, en particulier dans les deux arrondissements nommés ci-dessus.

Extrait du rapport du Service des grands parcs, du verdissement et du mont Royal

« Ce phénomène avait été attribué à l’apparente disparition d’un seul individu devenu très habitué à la présence humaine et qui aurait été la source de la majeure partie des observations ainsi que la cause des problématiques de coexistence dans ces deux arrondissements », indique le rapport.

Cependant, une hausse temporaire marquée du nombre de signalements a été observée en février 2020 : il y a eu 33 observations de coyotes dans le secteur du Faubourg Contrecœur, tout près de la carrière Lafarge (arrondissements Anjou et Mercier–Hochelaga-Maisonneuve).

Attaqués dans un parc

D’ailleurs, même si les incidents ont été moins nombreux, deux personnes ont tout de même été mordues par des coyotes en 2020, rapporte le Service des grands parcs.

En février 2020, près du parc Carlos D’Alcantara, dans le secteur du Faubourg Contrecœur, un coyote aurait mordu par-derrière la botte d’une jeune femme qui rentrait chez elle en fin de soirée. Elle n’a subi aucune blessure.

Ensuite, en juin 2020, un jeune homme adulte et sa mère se sont fait mordre, un soir, alors qu’ils sortaient en courant du parc Nicolas-Viel, dans le quartier Ahuntsic, près de la rivière des Prairies. « Les victimes se sont fait mordre à l’avant-bras en se défendant. L’animal revenait à la charge à chaque fois qu’une des deux victimes tentait d’aider l’autre. L’attaque a cependant été brève », relate le rapport.

« Cet incident préoccupant reste difficile à expliquer et semble être un évènement isolé. En effet, aucune autre mention de coyotes n’a été rapportée dans ce secteur, avant ou après l’incident. »

Malgré la baisse des signalements, la ligne Info-coyote (438 872-COYO), administrée par le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE), est toujours active pour recevoir les observations des citoyens. Le groupe organise aussi des séances d’information et diffuse des consignes de sécurité.

Avec William Leclerc, La Presse