Avec la collaboration d’Isabelle Ducas
Itinérance Un nouveau refuge ouvre ses portes à l’Hôtel-Dieu
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« On passe d’un modèle de 16 heures par jour à un modèle de 24/7, donc les gens peuvent s’installer, déposer leurs affaires, et ça nous donne le temps de les connaître pour les accompagner vers la prochaine étape, le logement permanent », indique James Hughes, PDG de la Mission Old Brewery.
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Les personnes en situation d’itinérance accueillies à l’Hôtel-Dieu pourront rester aussi longtemps que nécessaire. Selon James Hughes de la Mission Old Brewery, « la porte est grande ouverte », y compris aux couples et aux animaux de compagnie. Chaque chambre accueillera au maximum deux personnes. M. Hughes indique que les refuges comme les missions Old Brewery et Bon Accueil pourront combler l’écart entre la capacité de la Place Dupuis (375 personnes) et celle de l’Hôtel-Dieu (150 personnes). « La demande est moindre en été, donc c’est une excellente période pour ouvrir les portes. »
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Les personnes qui résidaient à l’hôtel Place Dupuis ont été informées de l’ouverture du refuge à l’Hôtel-Dieu et une navette est disponible pour les conduire au nouveau refuge. Les résidants auront accès à trois repas par jour, livrés par la Mission Bon Accueil et réchauffés par les intervenants sur place. James Hughes indique que l’Hôtel-Dieu restera ouvert au moins huit mois, mais la Mission Old Brewery « espère pouvoir continuer à offrir ce service aussi longtemps que le besoin sera présent ».
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Une laveuse et une sécheuse ont été installées à chacun des quatre étages de l’Hôtel-Dieu. « On fait affaire avec une buanderie externe pour tout ce qui est literie », indique Émilie Fortier, directrice des services du campus Saint-Laurent de la Mission Old Brewery. « On va fournir le savon, on fournit des vêtements si nécessaire, donc l’idée c’est vraiment d’avoir un chez-soi. » Chaque étage offrira aussi des machines à café, une bouilloire, un four à micro-ondes et un grille-pain pour les collations.
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Il y aura toujours au moins trois intervenants présents par étage de l’Hôtel-Dieu. Une équipe de jour de la Mission Old Brewery sera responsable du suivi de dossier et de l’accompagnement, et une équipe de soir de la Mission Bon Accueil s’occupera du volet hébergement. « L’idée, c’est éventuellement d’essayer de coller à ces équipes communautaires des équipes médicales, donc des psychologues, travailleurs sociaux et infirmières », dit James Hughes. En attendant, trois dispositifs d’élimination des aiguilles seront aussi présents à chaque étage, pour les utilisateurs de drogues injectables. « On ne favorise pas la consommation sur place, mais on préfère que ce soit transparent et sécuritaire », explique Émilie Fortier.
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Selon James Hughes, PDG de la Mission Old Brewery, ce nouveau refuge est innovant. « Ils sont libres d’aller et revenir, de laisser leurs affaires ici en toute sécurité, les repas sont servis, ils peuvent rester à l’interne. Les conseillers vont être sur le terrain [à toute heure et tous les jours], pour les aider avec leurs besoins. » Il se dit impressionné par le travail du CHUM et du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, avec qui les missions Old Brewery et Bon Accueil ont travaillé fort pendant deux semaines pour s’assurer qu’il n’y ait pas de rupture de service une fois que l’hôtel Place Dupuis aurait fermé ses portes.
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Un budget d’un minimum de 2,6 millions est consacré à ce réaménagement rapide et aux ressources humaines en tout temps, comme les cliniques de jour, soir, nuit, et la sécurité. « Le jour, c’est les intervenants qui assurent l’intervention à chacun des étages, dont la gestion de crise et la sécurité. Il y a aussi une patrouille qui circule à l’extérieur pour assurer la cohabitation avec les travailleurs, les sœurs qui sont derrière et le quartier », indique Émilie Fortier. Il n’y a pas encore de coffre-fort pour mettre les affaires des résidants en lieu sûr. « Il y a eu un rush pour aménager les chambres, on a des douches depuis [mardi] ! Mais c’est un aménagement qui va être fait dans les prochains mois. »
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Le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre a par ailleurs accusé l’administration de la mairesse Valérie Plante de ne pas en faire assez pour combattre l’itinérance à Montréal. « On a besoin d’une stratégie contre la précarité, mais j’ai toujours l’impression qu’on travaille à la pièce, et on est toujours à la dernière minute, en mode réaction, a-t-il déploré. La question n’est pas d’avoir un refuge, c’est d’avoir une transition qui va permettre à ces gens-là de pouvoir vivre avec leur animal, de pouvoir vivre dignement, donc ça prend une stratégie de dignité humaine. »