La fréquentation des transports en commun demeure en berne au Québec et notamment à Montréal, avec des millions perdus pour les opérateurs, mais le Réseau express métropolitain (REM) compte toujours remplir ses rames.

Jean-Marc Arbaud, grand patron de CDPQ Infra, a affirmé vendredi que ses équipes maintenaient leurs prévisions prépandémiques d’utilisation du REM, dont le premier tronçon sera inauguré à l’été 2022.

Le télétravail est là pour de bon, mais le développement rapide de projets immobiliers autour du tracé compensera, croit le gestionnaire.

« Sur le long terme, on ne prévoit aucune baisse d’achalandage », a dit M. Arbaud, qui s’exprimait dans le cadre d’une causerie de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Le choix de certains travailleurs de rester à la maison pourrait avoir un impact « d’environ 10 % à court terme » en baisse d’achalandage, a-t-il calculé. Mais, a-t-il continué, « il s’est fait pour presque 5 milliards d’investissements autour des stations du projet REM alors qu’il n’est pas encore en service ». « C’est quasiment comme si on avait fait en 3 ans une grande partie de ce qui était prévu sur 10 ou 20 ans. Ça va avoir un impact sur l’achalandage qu’on évalue à plus 10 %, plus 20 %. »

Résultat des courses : « Oui, il y aura un impact […], mais il sera sur le court terme. »

L’inauguration du premier tronçon du REM de l’Ouest – qui relie Brossard et l’agglomération de Longueuil au centre-ville – a été reportée de six mois en raison de la pandémie et de la découverte de vieux explosifs autour du tunnel sous le mont Royal. « L’année dernière, ç’a été une année difficile », a dit M. Arbaud, qui évoque une « tempête presque parfaite ». Il n’a pas voulu s’avancer sur une date exacte de mise en service, entre le début et la fin de l’été.

Baisse draconienne de la fréquentation

Si Jean-Marc Arbaud garde confiance, d’autres opérateurs de réseau de transports en commun doivent fonctionner au ralenti.

L’Autorité régionale de transport de Montréal (ARTM) a indiqué jeudi que ses réseaux étaient actuellement utilisés à environ 35 % de leur achalandage habituel et que ce sont les pouvoirs publics qui compensent les pertes financières importantes.

Le plus important transporteur du Grand Montréal, la Société de transport de Montréal (STM), a confirmé la tendance vendredi en révélant que le nombre de passagers dans son réseau en mars 2021 était en baisse de 64 % par rapport à mars 2020, une période déjà touchée par la COVID-19.

Toujours vendredi, Statistique Canada a calculé que l’impact était encore plus grand à l’échelle de la région Québec-Ontario, avec une baisse d’utilisation de 75 % des transports en commun au cours de la dernière année.