Il a été promis en campagne électorale et annoncé l’année dernière, le Réseau express vélo (REV) prendra forme en accéléré cet été à Montréal. Des « autoroutes » de vélos seront installées notamment dans la rue Saint-Denis, où les voies de circulation automobile seront réduites de moitié, et ce, 12 mois par année.

Comme prévu, le REV se déploiera en cinq axes, dont celui du nord au sud qui constitue le premier projet de la phase 1. Les travaux de cette première étape démarreront dès juillet. La transformation devrait être terminée en octobre prochain, fin prête pour l’année menant aux élections municipales de novembre 2021.

J’ai l’impression de participer à une petite révolution pour Montréal.

Marianne Giguère, conseillère municipale

« On revoit le partage de la rue. Le vélo est un outil de mobilité formidable, mais en réaménageant la rue pour lui faire de la place, ça nous permet de repenser les espaces et de créer des ambiances », a affirmé à La Presse la conseillère associée en matière de mobilité au comité exécutif.

Cela s’ajoute au plan temporaire de piétonnisation et de développement de pistes cyclables en raison de la pandémie de COVID-19, présenté la semaine dernière par la mairesse Valérie Plante. 

Disperser la circulation automobile

Du boulevard Gouin, à l’extrême nord de l’île, jusqu’à la rue Roy, sur le Plateau Mont-Royal, il sera possible de pédaler dans des voies cyclables unidirectionnelles très larges (entre 2,3 et 3,5 mètres), en rive du trottoir, séparées de la circulation par une rangée de voitures stationnées et des bollards bleus, signature du REV.

Il s’agit d’une réponse à la saturation de la ligne orange du métro, mais aussi à l’objectif de Montréal d’être carboneutre d’ici 2050.

Sur les 5 km entre Gouin et De Castelnau, les cyclistes circuleront vers le sud dans la rue Berri, et vers le nord dans la rue Lajeunesse. À partir de la rue De Castelnau, tous les vélos se retrouveront dans la rue Saint-Denis, de chaque côté de l’artère, dans des directions opposées.

  • Avant
Intersection des rues Lajeunesse et Louvain

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    Avant
    Intersection des rues Lajeunesse et Louvain

  • Après
Intersection des rues Lajeunesse et Louvain

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    Après
    Intersection des rues Lajeunesse et Louvain

  • Avant
Intersection des rues Berri et Prieur

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    Avant
    Intersection des rues Berri et Prieur

  • Après
Intersection des rues Berri et Prieur

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    Après
    Intersection des rues Berri et Prieur

  • La rue Saint-Denis, avec les terrasses

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    La rue Saint-Denis, avec les terrasses

  • Avant
Intersection des rues Saint-Antoine et Brewster

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    Intersection des rues Saint-Antoine et Brewster

  • Après
Intersection des rues Saint-Antoine et Brewster

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    Après
    Intersection des rues Saint-Antoine et Brewster

  • Intersection des rues Peel et Wellington en été

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    Intersection des rues Peel et Wellington en été

  • Intersection des rues Peel et Wellington en hiver

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    Intersection des rues Peel et Wellington en hiver

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Sur ce tronçon de quelque 4 km, il ne restera plus que deux des quatre voies de circulation automobile. Le transit va demeurer possible, mais la Ville espère que « le trafic va se disperser » et contourner les quartiers centraux, que les automobilistes choisiront d’autres axes routiers nord-sud pour se déplacer. 

Mme Giguère donne l’exemple du boulevard Saint-Michel et même du boulevard Pie-IX qui est situé à plus de 3,5 km à l’est. La perte de places de stationnement sera compensée par l’ajout de parcomètres dans des rues transversales.

Entre l’avenue du Mont-Royal et la rue Roy, quatre traverses de piétons avec des murets de protection seront créées. Les piétons n’auront plus besoin d’être téméraires en traversant la rue n’importe où alors qu’ils pourront passer d’un magasin à l’autre, de chaque côté de la rue, créant ainsi une dynamique commerciale plus grande, croit Mme Giguère.

De plus, les arrêts d’autobus seront déplacés tout juste après les feux de circulation, plutôt qu’avant comme c’est le cas présentement. On souligne que ce sera plus sécuritaire pour les cyclistes et les piétons, et on évitera ainsi les collisions potentielles au coin des rues.

Simple et rapide

« Le projet est majeur et c’est un coup de force de pouvoir le faire si rapidement. Il y aura une zone tampon avec des bollards flexibles qui protègent les cyclistes. Il y aura une protection physique, mais ce n’est pas un mail de béton. Si on avait voulu faire ça parfaitement dans les règles de l’art, ç’aurait pris beaucoup plus de temps et ç’aurait été beaucoup plus coûteux », a expliqué Mme Giguère.

Mercredi matin, une présentation technique du projet a été faite aux membres du comité exécutif. Deux contrats pour un total de 12,5 millions ont été soumis concernant des travaux de voirie, d’éclairage et de feux de circulation. Un troisième contrat sera analysé la semaine prochaine par le comité exécutif ; tous doivent être approuvés par le conseil d’agglomération (les élus de toute l’île de Montréal) lors de l’assemblée virtuelle prévue le 28 mai.

Dans les documents soumis au comité exécutif, on présente le REV comme « une colonne vertébrale du réseau cyclable montréalais » qui ira se greffer aux réseaux cyclables locaux.

Le vélo devient ainsi un mode de transport à part entière à la portée de tous et attrayant pour les nouveaux utilisateurs.

Extrait des documents présentant le projet du REV

On indique également que le projet a été « initié en 2020 ». C’est dire à quel point les choses se sont accélérées au cours des dernières semaines, comme l’a d’ailleurs reconnu Mme Giguère. C’est ce qui explique que la Ville n’ait pas fait appel à des experts en circulation dans les firmes privées, par exemple, mais a plutôt choisi d’assumer la conception à l’interne. C’est aussi ce qui justifie la décision de concentrer les interventions aux seules intersections plutôt que de tout revoir l’aménagement urbain. Il fallait que ce soit « simple et rapide », a dit Mme Giguère.

En outre, le projet n’a pas fait l’objet d’une vaste consultation publique. Un sondage en ligne et quatre ateliers avec des citoyens des arrondissements concernés ont été organisés. La Société de développement commercial de la rue Saint-Denis a pris part aux discussions, indique-t-on.

Outre l’axe Berri/Lajeunesse/Saint-Denis, la phase 1 du REV prévoit le développement de quatre autres corridors : Viger/Saint-Antoine/Saint-Jacques ; Souligny ; Peel ; Bellechasse.

BIXI sur son erre d’aller

Le succès de BIXI auprès des Montréalais se confirme alors que 2019 a été la saison la plus achalandée de son histoire, en hausse de 81 % depuis 2014. « Il y a le livre des records Guinness, mais il y a maintenant le livre des records BIXI. C’est en 2019 que nous avons eu le plus grand nombre de déplacements, soit 5,8 millions de déplacements en sept mois d’opération », a indiqué la présidente sortante du conseil d’administration de l’organisme, Marie Elaine Farley. Le bilan financier présenté mercredi matin au comité exécutif de Montréal indique que les revenus de l’organisme ont été plus importants que ses dépenses, créant un excédent de 594 000 $. Cette somme s’additionne aux surplus des années passées, pour un total de 3,2 millions.