La Ville de Montréal a relevé son niveau de mobilisation pour passer du mode alerte au mode intervention relativement à la pandémie de la COVID-19. Toutes les installations municipales qui rassemblent quotidiennement des centaines de citoyens, comme les bibliothèques, les arénas, les piscines, le Planétarium, le Jardin botanique et le Centre Claude-Robillard, ferment leurs portes dès jeudi soir, et ce, jusqu’à nouvel ordre.

« Ces mesures n’ont pas été prises à la légère. Nous suivons l’avis des experts et nous apprenons de l’expérience des pays durement touchés pour prendre les meilleures décisions », a affirmé la mairesse Valérie Plante en conférence de presse jeudi après-midi.

Avec ces fermetures, la Ville se conforme à la directive émise plus tôt jeudi par le premier ministre François Legault qui interdit les rassemblements intérieurs de plus de 250 personnes et recommande d’annuler tous les événements qui ne sont pas nécessaires.

À cet égard, Montréal travaille avec ses partenaires pour annuler ou reporter les grands événements à venir dans la métropole. L’administration procède actuellement à une recension de ces événements pour agir de façon ordonnée. Ainsi, les organisateurs de la fête de la Saint-Patrick ont déjà annoncé l’annulation du défilé qui était prévu le 22 mars.

La ville va continuer à vivre, mais elle va vivre un peu plus au ralenti. […] Mais c’est la bonne chose à faire.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

La situation sera réévaluée régulièrement, a précisé la mairesse. La population est invitée à se rendre sur le site internet de la Ville et des arrondissements pour obtenir plus de détails.

En début de soirée jeudi, la Ville de Longueuil a également annoncé la fermeture de ses installations au public « par mesure de prudence ». Les activités administratives et d’approvisionnement se poursuivent.

Encourager le télétravail

À Montréal, le centre de coordination des mesures d’urgence est en place pour faire face à la situation que la mairesse refuse de qualifier de crise. « Mais on prend la situation au sérieux », a-t-elle affirmé, soulignant que la Ville suit la situation de très près, un peu comme lorsqu’il y a eu des inondations en 2017 et l’année dernière.

Les employés municipaux qui travaillent dans les installations sportives et de loisirs qui seront dorénavant fermées devront tout de même se rendre au travail. Ils seront appelés à accomplir d’autres tâches, a indiqué le directeur général de la Ville, Serge Lamontagne, qui accompagnait la mairesse. « Ils ne seront pas pénalisés », a précisé M. Lamontagne.

Pour l’ensemble des 28 000 fonctionnaires de Montréal, l’administration a décidé d’imposer une quarantaine pour tous ceux qui reviennent de voyage, peu importe la destination. Il leur est interdit de faire des voyages à l’étranger pour des raisons professionnelles. La mairesse a également souligné que les employés sont encouragés à ne pas faire de voyages personnels. S’ils partent, ils ont l’obligation de divulguer leur situation et d’être en isolement pendant deux semaines à leur retour. La Ville a également pris des mesures pour augmenter ses capacités informatiques afin de permettre le télétravail.

« Pour assurer la continuité des services, nous allons favoriser le retour des retraités dans certains postes stratégiques », a indiqué Mme Plante sans toutefois préciser la nature des besoins de ce soutien.

Pas de risque dans le métro

Quant au métro, la mairesse de Montréal a affirmé que « sa fermeture n’est pas du tout envisagée à cette étape-ci » à moins d’une directive gouvernementale contraire. Selon elle, « le métro est sécuritaire ». « Les conséquences seraient importantes sur la mobilité des employés des secteurs névralgiques comme ceux du réseau de la santé », a soutenu Mme Plante, en précisant que le métro constitue « un élément essentiel pour passer à travers cette situation ».

Par ailleurs, la mairesse a encouragé, par ailleurs, les employeurs à se montrer flexibles avec leurs employés afin de leur permettre de fréquenter le métro en dehors des heures de pointe.

La mairesse a tenu également à rappeler « les valeurs de solidarité et de générosité sur lesquelles nous avons construit notre ville ». Mme Plante n’a pas caché craindre l’impact social de la propagation de la COVID-19, notamment de possibles dérives racistes. « On a tous le devoir de se calmer », a-t-elle dit avec le sourire.

Plus tôt jeudi matin, la mairesse a visité le Quartier chinois où la fréquentation des commerces est en chute libre. À cette occasion, elle a affirmé qu’elle pourrait décréter la mise en quarantaine de Montréal si cela devenait nécessaire en s’appuyant sur l’avis des autorités sanitaires.