Déserté par les travailleurs depuis le début de la pandémie de COVID-19, le centre-ville de Montréal est fréquenté par seulement 50 000 personnes actuellement, alors que ce nombre est habituellement de 600 000. D’ici la fin de l’année, la fréquentation pourrait augmenter à 125 000.

« On a quand même un écart majeur pour ce qui est de faire rouler l’économie du centre-ville, quand on pense aux commerces, aux restaurants, aux attraits touristiques », a souligné Véronique Doucet, directrice du Service de développement économique de la Ville de Montréal, qui a présenté ces données mercredi matin aux élus du comité exécutif.

Après le choc du confinement du printemps dernier, l’activité économique a bien repris dans plusieurs secteurs, mais le centre-ville risque d’avoir de la difficulté à se relever, a souligné Luc Rabouin, maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et responsable du développement économique au comité exécutif, qui souhaite un maintien de l’aide publique.

« On a un grand défi devant nous », a prévenu M. Rabouin. « Même si on atteignait 25 % des emplois dans les tours à bureaux, on est loin de ce que le centre-ville a besoin pour être en situation de vitalité économique, donc ça va prendre encore pendant un bon bout de temps de l’aide publique pour arriver à soutenir les secteurs les plus touchés, comme le commerce de détail, la restauration, l’hébergement touristique, l’économie sociale et les industries culturelles. »

« Montréal est la ville la plus touchée au Canada par la pandémie, et Montréal a besoin d’aide. On ne peut pas retirer toute l’aide gouvernementale des secteurs les plus touchés, par exemple l’aide au loyer commercial ou le soutien salarial. »

Les hôtels du centre-ville souffrent particulièrement de la crise. Les 235 services d’hébergement du secteur ont un taux d’activité de seulement 5 à 10 %, indiquent les chiffres dévoilés par Véronique Doucet.

« On aura besoin de plusieurs années avant que l’économie revienne au niveau où elle était, et qu’on arrive à réintégrer l’ensemble des travailleurs sur le marché du travail », dit Mme Doucet.