L’administration de Valérie Plante veut multiplier les voies de circulation réservées aux autobus à Montréal. Pour y parvenir, un nouveau règlement sera soumis aux élus du conseil municipal, mardi, retirant ce pouvoir aux arrondissements pour les grands axes routiers montréalais afin de le confier à la ville-centre.

Lors d’un entretien avec La Presse, le responsable de l’urbanisme et de la mobilité au comité exécutif de la Ville de Montréal, Éric Alan Caldwell, a expliqué que les 300 nouveaux autobus commandés en 2018 et attendus d’ici un an augmenteront de 15 % le parc d’autobus.

« C’est un bond substantiel. L’idée, c’est de faire en sorte que l’augmentation de service ne se fasse pas juste avec l’arrivée d’autobus, mais aussi avec l’augmentation de voies réservées, avec la mise en place d’un système performant. On regarde les axes où ça fera une grande différence », explique-t-il.

Selon des données de l’Enquête origine-destination, dévoilée la semaine dernière, l’achalandage dans les autobus a augmenté de 14 % entre 2003 et 2008, mais de tout juste 5 % de 2013 à 2018.

À l’heure actuelle, le pouvoir de délimiter des voies réservées pour les autobus relève des arrondissements. Dans certains cas, des corridors prioritaires peuvent être fracturés, selon les visions locales. M. Caldwell explique qu’il y a une nécessité d’instaurer une « cohérence », comme pour les voies cyclables, sur l’ensemble du territoire.

« Notre administration a été claire sur le fait qu’on voulait que l’autobus aide à la mobilité des Montréalais. On le fait avec plus d’ambitions pour le nombre d’autobus et les voies réservées. Les arrondissements seront dans le coup, mais il y aura une coordination de la ville-centre. »

Des annonces à venir

Prochainement, la Société de transport de Montréal (STM) entend dévoiler des indicateurs de performance des voies réservées. Selon la Ville de Montréal, les voies réservées ont déjà démontré une meilleure fiabilité du service, un temps de parcours réduit et une sécurité accrue dans les déplacements.

Sans dévoiler l’ensemble des grandes artères qui seront visées par l’ajout de corridors dédiés à l’usage des autobus, il est déjà établi au comité exécutif que la voie réservée de la rue Sherbrooke sera optimisée. On entend aussi accélérer l’aménagement du service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX. D’autres voies réservées sont dans la ligne de mire pour devenir permanentes ; les axes Côte-Vertu, Henri-Bourassa et Côte-des-Neiges également.

« Pour les gens qui prennent l’autobus, on doit faire en sorte que ce soit un service fiable et performant. L’autobus ne doit pas être un service de seconde zone. L’autobus est essentiel à la mobilité, il faut être en mesure de faire des choix », a ajouté M. Caldwell.