La modernisation du Parc olympique coûtera jusqu'à 750 millions en 15 ans, reconnaît le PDG de la Régie des installations olympiques (RIO), Michel Labrecque.

« On ne sera pas à 1 milliard, mais on sera entre 500 et 750 millions. C'est sûr que ce sont des sommes importantes, mais c'est sur un cycle de 15 ans », avance M. Labrecque dans un entretien. Il réagissait ainsi à un article de La Presse, paru la semaine dernière, qui évoquait le montant de 1 milliard.

Le complexe olympique, qui a une valeur à neuf de près de 4 milliards, aura bientôt 50 ans, et une cure de jeunesse s'impose pour que ses équipements demeurent fonctionnels.

« Les systèmes mécaniques, la ventilation, les sièges, l'éclairage sont en fin de vie utile. C'est clair, dit M. Labrecque, en donnant un aperçu des travaux à venir. Le funiculaire, qui est là depuis 1986 avec 1 million de voyages, à un moment donné, ça va de soi [qu'il doit être changé]. »

Sans grand débat public et sans dévoiler l'ampleur des coûts, le gouvernement du Québec a décidé de donner un second souffle aux installations olympiques.

Des travaux de 100 millions ont d'abord été effectués de 2009 à 2014, ce qui a permis la réfection du centre sportif. D'autres chantiers totalisant 300 millions ont depuis été réalisés ou sont en voie de l'être, selon un recensement des investissements au Parc olympique que la RIO a préparé à la demande de La Presse.

La rénovation et la remise aux normes de la tour, qui ont coûté 107 millions, figurent par exemple dans cette liste des travaux de 300 millions. Le mât est depuis devenu un édifice de bureaux qui accueille les employés de Desjardins en échange d'un loyer.

Voyez les investissements effectués de 2009 à 2014.

Un demi-milliard, sans compter trois chantiers majeurs

La recension de la RIO fait état d'investissements publics d'un demi-milliard au Parc olympique, qui incluent des projets spéciaux comme l'Institut national du sport du Québec, que le gouvernement aurait pu faire construire ailleurs.

Toutefois, la liste exclut trois chantiers majeurs à venir : le toit, la modernisation de l'intérieur du stade (outre l'éclairage) et le nouveau funiculaire.

La RIO dit avoir choisi de ne pas divulguer publiquement d'estimation des coûts pour le nouveau toit, pour ne pas influer sur d'éventuelles soumissions. Un chiffre de 200 à 300 millions circule depuis deux ans, mais la RIO se défend bien d'en être la source.

Le dossier de la nouvelle toiture apparaît toujours à l'étape de planification au Plan québécois des infrastructures (PQI). Un dossier d'affaires doit être remis en 2020 pour approbation au gouvernement. « On a encore une grosse année de travail », indique M. Labrecque. L'installation de la nouvelle toiture est maintenant prévue en 2024.

Pour ce qui est de la modernisation de l'intérieur du stade, ce que M. Labrecque appelle « l'expérience client améliorée », la RIO est au début du processus d'évaluation des besoins.

« On a fait une analyse du stade. On en a fait 14 projets. Le premier, c'est l'éclairage, pour lequel on vient d'être doté d'une somme qui avoisine les 20 millions. Dans le top 5, on a les sièges, qui ont plus de 40 ans. On est en train d'évaluer combien ça coûterait. En sixième place, ce sont les toilettes. »

« Il y a encore beaucoup d'études à faire pour arriver à des sommes plus précises [avant de dévoiler le coût total de ces 14 projets]. L'an prochain, on aura des précisions pour la moitié des 14 projets. »

Finalement, pour le funiculaire, dont la RIO prévoyait le remplacement dès 2018, les travaux ont été reportés parce que les soumissions, autour de 60 millions, ont été considérées comme trop élevées. L'organisme en est à revoir ses besoins.

Le projet consiste à reconstruire les gares de départ et d'arrivée, de choisir un funiculaire d'un seul plancher au lieu de deux. La RIO tient aussi à ce que les installations permettent aux visiteurs de sortir à l'air libre, comme à la tour du CN. « Je ne vois pas le lancement de ce chantier avant 2022 ou 2023, précise M. Labrecque. On a du travail à faire. »

Idéalement, il aimerait que le nouveau funiculaire soit en place pour la Coupe du monde de soccer de 2026, si jamais des matchs ont lieu à Montréal.

Le Stade en cinq chiffres

1,477 milliard

Le coût de la construction et de l'entretien du complexe olympique du début des travaux jusqu'en 2008 inclusivement, sans tenir compte des frais de financement. En 1969, le budget initial fixait la somme à 162 millions.

Entre 3 et 4 milliards

Valeur du complexe s'il devait être reconstruit à neuf aujourd'hui.

6 millions

Superficie, exprimée en pieds carrés, des différentes composantes (stade, stationnement, esplanade, tour, etc.)

4000

Avec quelque 4000 places intérieures et 270 places extérieures, le stationnement compte parmi les plus grands au pays.

56 000

Nombre de sièges permanents au Stade

Source : RIO

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Michel Labrecque, PDG de la Régie des installations olympiques