La mairesse Valérie Plante demande au conseiller à l'éthique de se pencher sur les écrits controversés de la conseillère Lynne Shand. Elle estime que les élus doivent faire preuve de retenue, surtout à la suite de l'attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

Un citoyen a profité de la période des questions lors du conseil municipal pour dénoncer les écrits qu'il juge islamophobes de la conseillère d'arrondissement. Dans une publication cette fin de semaine, elle déplorait avoir été traitée par une médecin portant le voile, y voyant un signe de « l'islamisation du Québec ». Le citoyen a réclamé une enquête en éthique, estimant qu'« elle est incapable de représenter une partie non négligeable de la population et qu'elle représente une menace à la vie sociale ».

En réponse, la mairesse Valérie Plante a indiqué qu'elle demanderait au commissaire à l'éthique de Montréal de se pencher sur les déclarations et les excuses de la conseillère. « On veut s'assurer que les élus comprennent leurs responsabilités lorsqu'ils véhiculent des préjugés », a dit la mairesse.

Le citoyen a déploré que l'élue soit membre d'un groupe secret de la Meute sur le réseau social Facebook, ce qu'elle a démenti. Le maire d'Anjou, Luis Miranda, a indiqué qu'il n'aurait pas hésité à expulser Lynne Shand de son parti si elle avait été membre d'un tel groupe. Celui-ci a répondu qu'il reviendrait maintenant aux citoyens de son district de décider de l'avenir de la conseillère d'arrondissement. Reste que la prochaine élection n'aura lieu qu'en novembre 2021.

Plus tôt aujourd'hui, la mairesse Valérie Plante a lancé un appel à la retenue dans la foulée de l'attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Le conseil municipal de Montréal s'est ouvert aujourd'hui par une minute de silence en l'honneur des 50 victimes de la tuerie survenue il y a une semaine.

Avant ce moment de recueillement, la mairesse a tenu à envoyer un message à ses collègues. « On a tous été touchés par ce qui s'est passé en Nouvelle-Zélande. 50 personnes de confession musulmane, qui étaient en train de prier, ont été froidement tuées, abattues. Ce genre de tragédie, on en a eu un exemple similaire à Québec. Je tiens à nous interpeler, nous les élus qui avons le privilège d'avoir un micro, une tribune, je nous invite à faire preuve de retenue, d'intelligence dans ces dossiers qui peuvent être tellement sensibles », a dit Mme Plante.

L'opposition à l'hôtel de ville a vivement dénoncé les écrits de la conseillère Shand. « Est-ce qu'on est là pour juger le monde selon leurs habits ? C'est inexcusable, elle doit s'excuser sans équivoque », a lancé Lionel Perez.

Invitée à se rétracter, Lynne Shand a d'ailleurs présenté officiellement ses excuses dans un autre message diffusé sur les réseaux sociaux ce midi. « Je tiens profondément à m'excuser des propos qui auraient pu blesser ou offusquer certaines personnes », a-t-elle écrit.

Par ailleurs, la décision de retirer le crucifix a été fait monter le ton à l'hôtel de ville alors que l'opposition a dénoncé le manque de consultation. « C'est totalement irresponsable. Une telle décision ne se prend pas sur un coup de tête. Pourquoi cette décision a été prise par une poignée d'élus », a demandé la conseillère Chantal Rossi.