Les villes de la région de Montréal veulent revoir le recyclage, la crise secouant l'industrie ayant profondément chamboulé le système en place. La Communauté métropolitaine de Montréal lance d'urgence une consultation publique afin d'adopter dès juin un nouveau règlement sur la gestion des matières résiduelles.

«La crise qu'on traverse avec la Chine qui refuse les matières, ça montre notre vulnérabilité. Il faut optimiser nos façons de faire. Quand on est rendu à enfouir alors qu'on devrait valoriser davantage, ça montre un échec du modèle», a plaidé aujourd'hui la mairesse Valérie Plante.

Les citoyens seront ainsi invités à se prononcer en juin sur six modifications que la CMM souhaite apporter à son plan de gestion des matières résiduelles. On souhaite notamment moderniser le système de consigne, celui-ci ayant atteint ses limites.

«Une bouteille de plastique est consignée, selon ce qu'elle contient. Mais on parle de la même bouteille», s'étonne Michel Allaire, coordonnateur du service de l'environnement de la CMM.

Parmi les autres pistes de solution, la CMM demande à Québec de mettre fin au suremballage, en imposant aux entreprises de réduire l'utilisation de contenants et de certains matériaux difficilement recyclables. On voudrait aussi augmenter les tarifs des entreprises produisant des contenants ou emballages.

La CMM souhaite aussi mieux contrôler les matières sortant des centres de tri. On souhaite aussi renforcer la sensibilisation auprès des citoyens.

Six rencontres de consultation publique auront lieu du 15 au 27 mai dans la région de Montréal. La CMM compte adopter son nouveau règlement dès le 6 juin.

«Montréal a dû investir énormément d'argent en urgence parce qu'il était hors de question de s'en remettre à la solution ultime que d'enfouir. Pour nous c'était inacceptable et on ne veut pas d'autres villes aient à se rendre là», a dit Valérie Plante.

Également secouées par la crise, plusieurs villes américaines ont mis fin au recyclage pour enfouir ou incinérer leurs matières résiduelles.